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​Privés de la trêve de Noël, 3 600 restaurateurs dans la rue


Rédigé le Jeudi 26 Novembre 2020 par Nathalie Bureau du Colombier


Déjà extrêmement en colère depuis des mois à l’encontre des décisions du gouvernement pour endiguer la propagation du virus, la pression est montée d’un cran depuis le discours du président de la République du 24 novembre. Ce dernier prive les restaurateurs de la trêve de Noël en annonçant une hypothétique réouverture le 20 janvier 2021. Pour les restaurants qui réalisent de bons chiffres d’affaires durant les fêtes de fin d’année, la coupe est pleine. Ce 26 novembre, 3600 professionnels venus de toute la région sont descendus dans la rue. Ils réclament une réouverture imminente.


Ce 26 novembre, 3600 professionnels venus de toute la région sont descendus dans la rue.  ©NBC
Ce 26 novembre, 3600 professionnels venus de toute la région sont descendus dans la rue. ©NBC
Une marée noire a déferlé ce 26 novembre après-midi dans le centre-ville de Marseille de l’Hôtel de Ville jusqu’à la Préfecture de Région. 
Une manifestation géante venue rompre la torpeur dans laquelle la Cité phocéenne est plongée depuis plus de trois semaines maintenant avec le deuxième confinement. Patrons de boîte de nuit, restaurateurs équipés de mégaphones et de fusées de détresse, veulent se faire entendre auprès d’un gouvernement qui fait la sourde oreille invoquant des risques accrus de propagation dans ces lieux de vie. Près de 3 600 manifestants venus de toute la région se sont réunis selon les chiffres de la police. 

​Suicides, déprime et dépôts de bilan

Plus de travail depuis près d'un an pour la drag-queen marseillaise Mimi Push Up. ©NBC
Plus de travail depuis près d'un an pour la drag-queen marseillaise Mimi Push Up. ©NBC
« Nous voulons rouvrir immédiatement coûte que coûte. Les gens pensent au suicide. Marseille et les villes du sud doivent faire entendre leur voix », a déclaré Bernard Marty, président de l’UMIH des Bouches-du-Rhône. Solidaires depuis le mois de septembre, le monde patronal et les élus munis de leurs écharpes tricolores sont venus grossir les rangs du cortège.

« C’est ma place d’être auprès de ceux qui souffrent. Nos restaurants constituent un axe fondamental pour le tourisme. Comme la plupart des gens je ne comprends pas pourquoi on ostracise les restaurants et les bars. Après 45 jours de confinement, ils ont pris un mois de plus de fermeture et on leur annonce qu’ils resteront encore fermés deux mois. Ce n’est pas acceptable. Les restaurateurs ont pris toutes les mesures sanitaires et sont prêts à faire plus. C‘est une incompréhension totale. Les dossiers de dépôt de bilan affluent au tribunal de commerce. Et je redoute le premier semestre 2021 qui va être terrible. Il faut assouplir les règles et décider d’un moratoire », déclare Bernard Deflesselles, député des Bouches-du-Rhône, président de la métropole Aix-Marseille Provence et vice-président de la Région Sud. 

La drag-queen marseillaise Mimi Push Up n’est pas passée inaperçue dans le cortège. « Je travaille dans les boîtes de nuit, les bars et restaurants. Tous sont fermés. Je ne vais pas faire la manche ! On parle des contaminations dans les lieux festifs or dans les transports en communs la distanciation n’est pas respectée ». 

L’UMIH Occitanie a fait le déplacement depuis Montpellier. Qui aurait cru que les frères Pourcel battraient un jour le pavé ? A la tête du bistrot et bar à tapas « Le Terminal #1 », le chef triplement étoilé au Michelin, Laurent Pourcel, emploie 50 collaborateurs et ne décolère pas depuis deux jours :  « Les fêtes vont avoir lieu et nous sommes privés de notre restaurant. Nous demandons à travailler. Décembre c’est le plus gros mois de l’année. Tous nos fournisseurs sont impactés ». A ses côtés le président de l’UMIH d’Occitanie Jacques Mestre réclame l’autorisation d’ouvrir sous quinze jours au risque de voir « deux entreprises sur trois disparaître ».
 
 




Nathalie Bureau du Colombier




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