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​Trenitalia et Transdev défient la SNCF dans le Sud


Rédigé le Mardi 3 Juin 2025 par Nathalie Bureau du Colombier


DB Cargo, Transdev Rail et Trenitalia, adhérents de l’Association Française du Rail (AFRA), qui rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF, ont souligné, le 3 juin à Marseille, les bienfaits de l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires voyageurs pour le développement des territoires et pour stimuler le report modal et ce, à quelques jours du lancement de nouveaux services dans le sud de la France.


De G. à dte : Solène Garcin-Berson, déléguée générale de l'AFRA,  Alexandre Gallo, Président de l’AFRA et Pdg de DB Cargo France, Marco Caposciutti, Président de Trenitalia France et Claude Steinmetz, Président de Transdev Rail. ©NBC
De G. à dte : Solène Garcin-Berson, déléguée générale de l'AFRA, Alexandre Gallo, Président de l’AFRA et Pdg de DB Cargo France, Marco Caposciutti, Président de Trenitalia France et Claude Steinmetz, Président de Transdev Rail. ©NBC
La bataille du rail s’intensifie dans le sud de la France. À quelques jours du lancement de deux nouvelles lignes ferroviaires, Marseille-Nice et Marseille-Paris, les opérateurs alternatifs à la SNCF affichaient leurs ambitions lors d'une rencontre organisée par l'Afra, l'association française du rail le 3 juin dernier. A compter du 15 juin, Trenitalia proposera quatre allers-retours par jour entre Paris et Marseille avec des haltes à Lyon Saint-Exupéry, Avignon et Aix, suivie le 29 juin du démarrage d’une ligne conventionnée opérée par Transdev Rail Sud Intermétropoles. « Aujourd’hui, nous vivons la concrétisation de l’ouverture à la concurrence au bénéfice des voyageurs. Qui dit doublement de fréquence dit doublement des redevances versées à SNCF Réseau », pointe le président de l’Afra, Alexandre Gallo. Également Pdg de DB Cargo, il note toutefois que la priorité accordée par les Pouvoirs publics sur les sillons aux trains du quotidien se fait au détriment des trains fret en particulier sur la Côte d’Azur.
 

Entre grande vitesse et desserte des territoires

L’Association Française du Rail rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF. ©NBC
L’Association Française du Rail rassemble les opérateurs alternatifs à la SNCF. ©NBC
Cette intensification du trafic s’appuie aussi sur le déploiement du système européen ERTMS (European Rail Traffic Management System) en France qui permettra de faire circuler davantage de trains en réduisant leur espacement et d’homogénéiser la communication. « L’ERTMS permettra de faire circuler 20 % de trains supplémentaires et passer de 12 à 18 trains à l’heure », souligne Alexandre Gallo. 
Actuellement, Trenitalia doit jongler entre quatre systèmes de signalisation, deux en France et deux en Italie. Pour Marco Caposciutti, président de Trenitalia France, l’augmentation de l’offre ferroviaire stimule la fréquentation. En témoigne, la hausse de 47 % du nombre de voyageurs sur la ligne Paris-Lyon entre 2023 et 2024. Sur l’axe Paris-Marseille, la filiale de Ferrovie dello Stato mise sur un million de voyageurs pour la première année d’exploitation avec un taux de remplissage oscillant entre 50 et 60 %. Pour Trenitalia, l’enjeu consiste à trouver un équilibre entre grande vitesse et desserte des territoires. « En Italie, nous desservons 113 gares », souligne-t-il tout en rappelant l’impact de l’éboulement dans la Vallée de la Maurienne fin août 2023 qui avait conduit à la fermeture de la ligne entre Lyon, Turin et Milan. Le service a repris en 2025 et Trenitalia France qui connecte en direct Lyon à l’Italie, dessert quotidiennement Chambéry ou Saint-Jean-de-Maurienne. Parmi les freins du système ferroviaire tricolore, Marco Caposciutti et Claude Steinmetz président de Transdev Rail dénoncent la lenteur dans les procédures. « Nous avons signé la convention avec la Région sud en 2021 ! », rappelle Claude Steinmetz. 

« En France, il faut quatre ans pour ouvrir une ligne contre seulement deux ans en Espagne », tacle le patron Italien qui souhaiterait ouvrir une ligne entre Marseille et Milan via Nice et Gênes. Mais ces dernières années, la vétusté du réseau avait imposé un ralentissement des trains. Première étape en 2027 avec une liaison entre Nice et Gênes.  




Nathalie Bureau du Colombier




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