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​Business France : plein phare sur l’Égypte


Rédigé le Mercredi 2 Octobre 2024 par Laurie Maneval


Marseille a accueilli le 1er octobre au Palais de la Bourse, le deuxième forum d’affaires de Business France consacré à l’Égypte. Une rencontre où les opportunités d’affaires dans les ressources humaines, les télécoms, l’agriculture, le tourisme ont largement été exposées.


Business France a organisé un roadshow destiné à stimuler les relations d’affaires entre la France et l’Égypte. © LM
Business France a organisé un roadshow destiné à stimuler les relations d’affaires entre la France et l’Égypte. © LM
Deux missions en Égypte se préparent au sud de la France. La première prévue début décembre est initiée par le Pole Mer Méditerranée qui va emmener une dizaine d’entreprises des régions Sud et Occitanie. « Nous y allons pour comprendre l’écosystème égyptien et les opportunités dans la restauration écologique des infrastructures et explorer les domaines de la sûreté sécurité, de la pêche et de l’aquaculture », explique Christophe Avellan, directeur du pôle de compétitivité dédié aux activités maritimes.

La deuxième grande mission, prévue en 2025 à Alexandrie, est portée par la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence et le réseau AfricaLink. « L’Égypte est un pays de grands comptes, pas de PME. C’est le 27e client et 28e fournisseur de notre territoire. Tout l’enjeu consiste à emmener les entreprises françaises en Égypte l’année prochaine », annonce Frédéric Ronal, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille-Provence, en inaugurant ce deuxième forum d’affaires piloté par Business France en 2024. 

« L’Égypte peut aider l’Europe à se décarboner »

Le nouveau gouvernement égyptien d’Abdel Fattah el-Sissi composé en juillet 2024 laisse augurer des réformes en faveur d’un allègement de la fiscalité. Cependant, le pays reste marqué par une inflation importante (26 %) et une croissance limitée à 3 % que seuls les investissements directs étrangers pourraient doper. « L’Égypte peut aider l’Europe à se décarboner en expédiant des carburants verts produits à partir des énergies renouvelables. Nous avons passé des accords avec les ports de Rotterdam et d'Amsterdam sur les carburants verts et il nous faut une zone pour exporter au sud de l’Europe. Marseille est le premier port en Méditerranée », souligne Walid Halal el Din, responsable de la zone économique du Canal de Suez.

Principales ressources financières du pays, les recettes du canal de Suez ont littéralement fondu depuis la crise en Mer Rouge. Un manque à gagner de 6 Md $. « Nous avons perdu 75 % de nos recettes », précise Yahya El Wahik Bellah, directeur des investissements au ministère du commerce égyptien. Pour l'instant, CMA CGM est l’une des très rares compagnies à braver les Houtis sous escorte militaire sur un seul service. L’armement français emploie 900 personnes sur place et opère 11 lignes maritimes desservant l’Égypte (6 au Nord et 5 au Sud). Elle se prépare à exploiter un deuxième terminal à conteneurs à Ain Sokhna fin 2024 en complément de la concession d’Alexandrie. Aujourd'hui, elle opère 70 navires au GNL et 12 au méthanol et devrait porter sa flotte au GNL à 130 et compter 26 au méthanol en 2028. C'est la raison pour laquelle elle envisage d’effectuer les opérations de soutage de ses porte-conteneurs au méthanol en Égypte.  

 

Yahya El Wahik, Bellah, directeur des investissements au ministère du commerce égyptien. ©LM
Yahya El Wahik, Bellah, directeur des investissements au ministère du commerce égyptien. ©LM

Telecom et Fintechs en pointe

Pour Rasha Negm, responsable FinTech et innovation au sein de la Banque centrale d’Egypte, la clé du développement du pays porte sur l’externalisation : « le pays facture 6 Md $ par an d’externalisation ». L’opérateur de télécoms Orange possède un hub où 300 ingénieurs planchent sur les nouvelles innovations et applications. Ces cinq dernières années, les fintech ont connu une croissance de 5,5 % du nombre de start-up dont 60 % sont des sociétés de paiement.

Une autre filière en fort développement, ce sont les agritech. L'Égypte tient à souligner la qualité de formation de ses ingénieurs. « Sur les 735 000 diplômés par an, 20 % étudient dans les technologies de l’information. Nous avons signé un protocole d’accord avec Valeo pour former les talents », souligne le ministre égyptien des Communications et des technologies de l'information, Amr Tallat.
 Actuellement, la balance commerciale franco égyptienne représente près de 3 milliards de dollars. 




Laurie Maneval




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