« L’Usine extraordinaire » sait créer la surprise

Plus de 6 000 collégiens et lycéens sont venus sur l’événement avec leurs enseignants, créant une effervescence inconnue des traditionnels salons. La grande majorité touchait du doigt pour la première fois une industrie loin des images passéistes des manuels scolaires.

« C’est quoi l’industrie pour vous ? ». « Ce sont des usines, le travail à la chaîne ! ». Maintes fois, la question a suscité une réponse identique chez les adolescents parcourant les allées de « L’Usine Extraordinaire » jeudi et vendredi, emmenés par leurs établissements et leurs enseignants, et guidés par les étudiants des Arts & Métiers d’Aix-en-Provence, Centrale Marseille et Polytech Marseille. Forcément, la découvrir à travers des engins d’usinage, l’explorer en réalité virtuelle, apprendre que la chaussure de football du champion du monde Antoine Griezmann ou le robot-vedette rondouillard de Star Wars ont été conçus avec des matières et des composants fabriqués par des unités de la région, ça interpelle ! Et si aucun d’entre eux n’envisageait qu’un produit industriel pouvait susciter un « effet Waouh ! », il fallait voir leur émerveillement devant le ballet aérien d’hélicoptères, des maquettes en hologrammes ou un robot gravant des motifs sur des savons de Marseille. « Je savais que des exosquelettes pouvaient aider des personnes handicapées, mais pas qu’ils servaient aussi à soulager un homme pour porter simplement des outils » confie Nassim, 14 ans, venu du lycée Pastré Grande Bastide. « En terminale au lycée Victor Hugo, je pense m’orienter vers de l’instrumentation. Je n’avais pas conscience de la diversité des possibilités de métiers qu’il y a derrière ma filière Sciences de l’ingénieur » indique Ahamada, 19 ans, pas avare de questions sur chaque stand où un robot s’active.

Combattre les idées reçues

Les étudiants chargés de les accompagner s’étonnent également de l’intérêt manifesté par les uns et les autres, même, parfois, chez ceux orientés plutôt dans des filières tertiaires. « Ils sont arrivés avec une idée très générique de l’industrie et sont repartis avec une opinion transformée » admettent en chœur les étudiants-ingénieurs des Arts & Métiers, venus dans leur uniforme et impliqués tout au long des trois jours. « Un professeur m’a dit que c’est la première fois que des élèves réclament de rester plus longtemps sur une sortie scolaire ! » dit un étudiant de Centrale Marseille, beaucoup d’élèves l’ayant interrogé sur son propre parcours. « Les programmes d’enseignement s’arrêtent à l’industrie de 1975. Il ne faut pas s’étonner qu’ils aient en tête l’image du travail à la chaîne, confie une enseignante du lycée Frédéric Mistral à Marseille. Moi-même, je découvre à leurs côtés une multitude d’activités que je n’imaginais pas. C’est sûr, nous allons débriefer en classe pour voir ce qui les a le plus frappés, mais il faudrait plus d’initiatives de ce genre qui montrent que Marseille ne s’est pas vouée qu’au tourisme ! ».

Jean-Christophe Barla

Photos JCB: Les collaborateurs des différentes entreprises présentes se sont démenés pour faire découvrir aux jeunes une industrie qu’ils n’imaginaient pas.