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Née en 1993, ARCSIS rassemblait industriels et académiques de la microélectronique. Elle a transféré ses activités au pôle Solutions Communicantes Sécurisées. Une rencontre au Pharo a rappelé son rôle de structuration de la filière.
Il y avait la joie de se retrouver, une fierté du chemin accompli, mais aussi de la tristesse à mettre un point final à l’association, le 29 avril dans l’amphithéâtre d’Aix-Marseille Université au Pharo. ARCSIS (Association pour la Recherche sur les Composants et les Systèmes Intégrés Sécurisés), présidée par Valérie Serradeil, s’est autodissoute en 2018, 25 ans après sa création sous le nom de CREMSI (Centre Régional d’Etude de Microélectronique sur le Silicium). En un quart de siècle, elle a été le socle et le pivot de la structuration de la filière microélectronique dans les Bouches-du-Rhône, autour de STMicroelectronics, Gemalto et Atmel, puis au plan régional, en impulsant le Centre Intégré de Microélectronique de Provence-Alpes-Côte d’Azur (CIM PACA), avec trois plates-formes mutualisées de R&D (Conception, Caractérisation, MicroPackaging) et le pôle de compétitivité Solutions Communicantes Sécurisées (SCS). Ce dernier récupère ses activités d’animation des acteurs de l’industrie, de la recherche et de la formation.
De l’industrie à l’effet réseau
S’adaptant aux évolutions des besoins (mémoires, capteurs, photovoltaïque, objets connectés…), l’association a initié plusieurs événements techniques et scientifiques qui ont attiré en Provence des experts internationaux tout en accompagnant des dizaines de start-ups et de PME dans leur expansion. « A la base, c’était une volonté des grands industriels d’organiser le secteur. Les PME n’ont été associées qu’après » a rappelé Laurent Roux, président d’IBS et ancien président d’ARCSIS. Des barrières sont tombées entre industriels et académiques. « On oublie parfois l’impact de la mise en réseau dans le développement des projets qui se concrétisés par la suite » a souligné Philippe Delaporte (Laboratoire CNRS/AMU Lasers, Plasmas et Procédés Photoniques). « CIM PACA répondait à une vraie envie de travailler ensemble sur le long terme et les collectivités l’avaient bien compris en le soutenant, confie Daniel Bois, l’un des promoteurs du projet avec Robert Ronchi. Le rapprochement entre l’Est et l’Ouest de la région a pris ensuite beaucoup d’ampleur avec le pôle SCS par l’ouverture aux télécommunications et aux logiciels ». Ex-directeur d’ARCSIS, Luc Jeannerot insiste sur une autre « innovation » : des collaborateurs d’entreprises concurrentes comme ST et Atmel ont appris à partager leurs problématiques pour imaginer des solutions. « Il fallait les sortir de leurs salles blanches pour qu’ils regardent comment d’autres travaillaient, réfléchissaient… Parfois, ce n’était pas facile de rassembler des personnes en amont de la filière avec d’autres tout au bout ». « ARCSIS a été le 1er endroit où les universités d’Aix-Marseille, Toulon et Nice puis Montpellier ont discuté et c’était une performance ! » assure Jean-Louis Lazzari (CINAM-CNRS-AMU).
Une filière pérennisée pour bâtir l’avenir
Selon Gilles Jacquemod (Université Nice Sophia Antipolis/Polytech’Nice Sophia/CNFM Paca), une trentaine de start-ups ont pris leur essor en s’appuyant sur la plateforme Conception. Malgré les soubresauts des cycles d’activités et les déconvenues (Atmel, LFoundry…), des savoir-faire ont pu se pérenniser en Provence, aux yeux de Jean-Christophe Millet (Optim Wafers Services) : « Si Rockwood ne nous a pas vendus à un moment, c’est parce que nous avions su générer à bas coût une nouvelle activité. Nous l’avons reprise avec Georges Peyre il y a trois ans pour amener de nouveaux développements ». Pour Lionel Lapras, président de SCS, l’œuvre d’ARCSIS sera poursuivie dans la 4ème feuille de route du pôle. La microélectronique reste un pilier pour de nouvelles avancées technologiques (et des emplois) dans l’industrie du futur, les villes intelligentes, la santé, la logistique ou les véhicules connectés…
Jean-Christophe Barla
photo JCB: Jean-Louis Lazzari, Gilles Jacquemod, Luc Jeannerot et Jean-Christophe Millet ont insisté sur le rôle fondateur d’ARCSIS dans les coopérations entre industriels et universitaires de la microélectronique.
jcbarla