Isabelle Lamaison Donato, directrice France Innovation et Pierre Rulhmann, responsable des opérations chez BNP Paribas © Thierry Vaudé
Trois intervenants de marque étaient présents sur cette table ronde pour évoquer les enjeux majeurs liés à l'IA dans leur secteur respectif et plus globalement pour les entreprise. Isabelle Lamaison Donato, directrice France Innovation pour Inetum, une société de services informatiques qui fournit des solutions numériques commence : « L'IA n'est pas nouvelle. La nouveauté, c'est que le grand public y a désormais accès. Nous devons accompagner les collaborateurs des entreprises pour faciliter la compréhension et l'appréhension du fonctionnement et des enjeux de l'IA. ». En premier lieu, elle pose les fondamentaux : il faut d'abord s'intéresser aux usages, peu importe la technologie, l'IA est un outil qui vient ensuite. Ensuite, l'acculturation est incontournable. Pour finir, il faut savoir qu'il n'y a pas d'IA sans data, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'IA de qualité sans données de qualité.
Tous les secteurs et toutes les tailles d'entreprise sont concernés. Isabelle Lamaison Donato précise que chaque entreprise a tout intérêt à comprendre les enjeux de l'IA sur son secteur d'activités et intégrer un enjeu de « collaborateur augmenté » qui permet des gains de temps et de productivité.
L'importance de former ses collaborateurs
Nicolas Dumas, responsable des territoires sud-est pour Engie Solutions, poursuit en évoquant l'optimisation énergétique qu'apporte l'IA quand elle permet le pilotage, la conduite des installations, la maintenance et les consignes d'arbitrage, notamment par l'utilisation de capteurs en temps réel. Mais pas d'IA sans humains derrière, et l'interrogation de fond qui se répète est : comment amène-t-on les collaborateurs de l'entreprise à composer avec l'IA ? Pour Nicolas Dumas « il ne faut pas craindre de voir son emploi remplacé par l'IA, mais plutôt de voir son emploi remplacé par quelqu'un qui maîtrise l'IA ». Il est donc impératif de former les collaborateurs pour que l'IA soit véritablement le tremplin promis. Elle travaillera le week-end pendant que les salariés seront en repos, mais encore faut-il en maîtriser les différents aspects pour profiter de tout son potentiel.
Même son de cloche du côté de Pierre Rulhmann, responsable des opérations chez BNP Paribas, qui voit dans l'IA un levier de transformation et une efficacité opérationnelle, notamment dans la relation aux clients. L'IA permet par exemple d'anticiper et de contrôler d'éventuelles fraudes dans les processus de crédit immobilier.
Même son de cloche du côté de Pierre Rulhmann, responsable des opérations chez BNP Paribas, qui voit dans l'IA un levier de transformation et une efficacité opérationnelle, notamment dans la relation aux clients. L'IA permet par exemple d'anticiper et de contrôler d'éventuelles fraudes dans les processus de crédit immobilier.
Les données, point névralgique de la machine
De g à d : Nicolas Dumas, Isabelle Lamaison Donato et Pierre Rulhmann © Thierry Vaudé
Les trois intervenants s'accordent sur l'importance capitale des données, piliers de l'IA puisqu'elles l'alimentent, et cet échange, écourté par le planning du jour, s'achève justement sur cette question. Les données sont perçues et décrites par eux comme le patrimoine de guerre de l'entreprise. Il y a celles qui sont produites et collectées au sein de l'entreprise, mais il y a aussi celles qu'on va chercher dans les bases publiques et qui conféreront de la valeur ajoutée à son IA. Open data, données des collectivités, données des clients, etc. posent tout de même des questions d'ordre juridique (respect de la vie privée, secret des affaires, droit d'accès aux documents administratifs, etc.).
En conséquence, comment permettre à ses salariés de s'approprier les technologies et d'intégrer ces moteurs d'IA pour augmenter leur valeur ajoutée ? Un exemple est donné par Nicolas Dumas : « J'ai deux réunions en même temps, je ne peux assister qu'à une, je demande à un moteur d'IA de me résumer celle que j'ai manquée ». En revanche, l'interdiction est formelle d'utiliser ChatGPT. Les entreprises doivent développer leurs propres outils en interne, l'objectif principal étant d'acculturer les collaborateurs aux nouvelles technologies, pas à la culture de l'open source.
En conséquence, comment permettre à ses salariés de s'approprier les technologies et d'intégrer ces moteurs d'IA pour augmenter leur valeur ajoutée ? Un exemple est donné par Nicolas Dumas : « J'ai deux réunions en même temps, je ne peux assister qu'à une, je demande à un moteur d'IA de me résumer celle que j'ai manquée ». En revanche, l'interdiction est formelle d'utiliser ChatGPT. Les entreprises doivent développer leurs propres outils en interne, l'objectif principal étant d'acculturer les collaborateurs aux nouvelles technologies, pas à la culture de l'open source.