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Concurrence étrangère et surcapacité plonge Esso dans le rouge


Rédigé le Mardi 29 Avril 2014 par oolive




Esso S.A.F, filiale française d’Exxon Mobil, qui possède deux raffineries en France à Gravenchon et Fos-sur-Mer, a accusé une perte de 123 millions d’euros en 2013, après un bénéfice de 80 M€ l’année précédente. Pour le Pdg d’Esso Francis Duseux, la montée en puissance des Etats Unis et de l’Inde a pour effet d’éroder les marges des raffineurs (-47%) et d’accélérer le processus de restructuration de l’industrie européenne.

La raffinerie de Fos a beau être un « petit bijou », selon les termes de Francis Duseux, Pdg d’Esso, enregistrant des records opérationnels en 2013, le résultat net du groupe français est dans le rouge avec une perte de 123 M€. Événement inédit depuis sa cotation à la bourse de Paris, l’entreprise n’a pas versé de dividendes à ses actionnaires.
En cause ? Les nouvelles capacités en Asie au Moyen-Orient et surtout la compétitivité des Etats-Unis qui exportent et qui fragilisent l’industrie européenne déjà en surcapacité. « Avec le gaz de schiste, les américains ont des coûts énergétiques deux à trois fois plus faibles. Ils sont en train de relancer l’industrie pétrochimique. Essence, gazole, éthylène, polypropylène vont arriver dans nos ports. D’ici deux à trois ans, les Américains n’importeront plus d’essence. Il faut s’attendre à une restructuration majeure de l’industrie du raffinage en Europe », s’alarme Francis Duseux.

Arrêt forcé

Le Pdg d’Esso est convaincu que de nouvelles raffineries en Europe vont mettre la clé sous la porte. « Si on n’est pas les meilleurs, les plus compétitifs, nous sommes morts », dit-il dénonçant au passage l’hyper réglementation européenne et française qui pèse sur les raffineurs. Pour parvenir à rester dans la course, le groupe a investit chaque année 25 M€ depuis sept ans dans son outil de Fos et devrait poursuivre sur sa lancée en 2014. Esso a engagé un projet de d’augmentation de désulfuration du gazole dans l’optique d’en augmenter sa production de 300 000 tonnes par an. Un incident est intervenu le 10 mars dernier à l’issue d’une rupture d’une pompe sur une tour de distillation. « Une fuite de résidus s’est enflammée au contact de l’air. Nous avons stoppé toutes les unités à l’exception du cracking catalytique. Cet arrêt imprévu a été transformé en opportunité pour être plus efficace jusqu’en 2017. Nous avons réalisé les travaux prévus pour 2015 », précise Stefanie Daehne, directrice de la raffinerie Esso Fos depuis juillet 2013.
L’unité de Fos emploie 300 personnes. Elle raffine 6,7 MT par an de brut et commercialise de l’essence, du gazole, des lubrifiants, du kérosène.   

N.B.C
Photo: NBC

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