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Des ordonnances sans contre-indications


Rédigé le Vendredi 23 Février 2018 par oolive




Laurent Pietraszewski, député LREM du Nord rapporteur des ordonnances pour le renforcement du dialogue social était de passage à Aix ce 16 févier. Deux heures de pédagogie devant une cinquantaine de patrons du pays d’Aix.

Rapporteur des ordonnances pour le renforcement du dialogue social (plus connues sous l’appellation « ordonnances Macron »), Laurent Pietraszewski, député LREM du Nord a pris son bâton de pèlerin dès le mois de juillet 2017 pour expliquer aux acteurs de terrain les grands axes de la réforme initiée par le gouvernement dès le début de la nouvelle législature. Son tour de France faisait étape à Aix-en-Provence ce 16 février. Accompagné d’Anne-Laurence Petel, députée LREM de la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, cet ancien DRH s’est livré durant près de deux heures à un grand excercice de pédagogie devant Didier Amphoux, le président de l’UPE du pays d’Aix et un parterre d’une cinquantaine de chefs d’entreprise. « Partout émerge le même souci de transparence. Les acteurs économiques comme les citoyens ont soif de co-construction. Ils veulent être associés à l’élaboration des réformes qui les concernent », avance Laurent Pietraszewski. Une main tendue appréciée par les patrons aixois. « Nous avons le sentiment d’être enfin écoutés », se réjouit Didier Amphoux, saluant « ces interlocuteurs qui viennent du terrain » avec lesquels les dirigeants « peuvent engager un vrai débat ».

Transversalité, dialogue

Si la méthode semble faire consensus, quid du fond ? Le contenu des ordonnances ne suscite pas de contre-indications chez les patrons. « La gestion verticale n’est plus de mise. Ce n’est plus un patron en haut et des salariés en bas. Les jeunes aujourd’hui n’ont pas d’état d’âme. S’ils ne sont pas épanouis dans leur travail, ils n’hésitent pas à changer. Ils ont besoin de participer, d’apporter leur contribution... Un collaborateur épanoui, c’est une entreprise qui gagne », souligne Didier Amphoux. Le patron des patrons aixois expérimente d’ailleurs de nouveaux modes de management dans sa propre entreprise de 300 salariés. Il a mis en place des ateliers de bien être où les employés viennent apprendre à gérer leur stress. « Ça marche. Près d’un quart des salariés sont inscrits », indique-t-il. « Il faut plus de transversalité », abonde Anne-Laurence Petel.

Ce changement de paradigme est au coeur des ordonnances. « Nous fonctionnons avec un système hérité des 30 Glorieuses. Le monde a changé, l’entreprise aussi... », constate Laurent Pietraszewski. Et le député du Nord de mettre en avant « le pragmatisme » de la réforme. Une démarche symbolisée par le Comité social économique (CSE), la nouvelle instance représentative du personnel appelée à fusionner le comité d'entreprise, les délégués du personnel (DP) et le CHSCT dans toutes les entreprises d'au moins 50 salariés d'ici le 31 décembre 2019. « C’est un lieu d’échange, pas un lieu de contrainte. Le bon endroit pour éviter de faire des bêtises », lâche le parlementaire.

Autre point clef de la réforme : la possibilité de nouer des accords directement avec les salariés dans les entreprises dépourvues de représentants syndicaux. « 80% des entreprises de moins de 20 salariés n’ont pas de représentants du personnel. Elles pourront désormais passer des accords avec leurs salariés sur des domaines bien définis par la loi, le Code du travail et les branches », explique le rapporteur.

Cette souplesse nouvelle séduit les dirigeants. Alors que les indicateurs économiques semblent repasser au vert, faut-il y voir un lien de causalité ? « Tout ne tient pas à la législation. Le changement de climat général qui tend à remettre en valeur les entreprises a son importance », remarque Laurence Petel. « On retrouve la confiance... », conclut Didier Amphoux.

Jacques Poulain

 

 

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