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Esso Fos-sur-Mer aux avant-postes pour ravitailler les armateurs


Rédigé le Vendredi 29 Mars 2019 par nbdc




La raffinerie Esso de Fos-sur-Mer a annoncé, ce 25 mars, être en capacité de délivrer du combustible à faible teneur en soufre (0,5%) aux armateurs. Pour le raffineur, la nouvelle réglementation de l’Organisation maritime internationale qui entrera en vigueur au 1er janvier 2020 constitue une opportunité pour capter des parts de marché sur ces nouveaux produits.  

« Les navires sont très nombreux à faire escale à Marseille mais les avitaillements en Méditerranée se font principalement à Barcelone, Gênes et Malte. Dans la perspective de la réglementation OMI 2020 qui abaisse la teneur en soufre dans le fuel de 3,5 à 05%, nous entendons positionner Fos comme un site d’avitaillement des armateurs. Nous avons investi ces dernières années pour désulfuriser le fuel lourd avec des distillats à un prix très attractif. En mai prochain, nous lancerons notre première production de fuel à 0,5%. Toutes nos équipes de vente marine sont basées à Fos », annonce Sefaan Van Severen, directeur de la raffinerie de Fos-sur-Mer depuis un an. « Il faut savoir saisir les contraintes pour les transformer en opportunités », glisse Antoine du Guerny, Pdg Esso France.

Si l’objectif de désulfuration semble atteint pour les carburants marins, Esso développe en parallèle une stratégie en faveur de la décarbonation. « Nous devons trouver des moyens de captage de CO2. L’optimisation passe par des échanges d’utilités », complète le patron d’Esso France qui invite à regarder de près le projet « Porthos » sur le port de Rotterdam qui consiste à collecter puis à stocker, dans des puits épuisés, le CO2 émis par les industries. « Si Marseille-Fos se lance dans un tel projet, nous nous connecterons », avance Antoine du Guerny.

Interrogé sur la plate-forme PIICTO qui a déployé sur la zone industrielle de Fos, ce principe d’échanges d’utilités entre industriels, M. du Guerny préconise un meilleur encadrement juridique.

Esso Fos qui investit chaque année entre 20 et 30 M€ dans son outil de raffinage a traité en 2018 près de 6 MT de pétrole brut, soit la meilleure performance depuis 2013. Au même moment la raffinerie normande de  Notre-Dame de Gravenchon, en arrêt technique, absorbait 111 des 124 M€ de dépenses d’investissement engagées par Esso en 2018. Un arrêt qui a également impacté le résultat net d’Esso France  (-127 M€).

Dotée d’une capacité de raffinage de 6,9 MT, soit 10% de la capacité nationale, la raffinerie de Fos « fait partie du Top 3 d’Exxon dans le monde », se félicite Sefaan Van Severen. Après le trou d’air de 2017 résultant du grand arrêt technique, la raffinerie a retrouvé son taux d’utilisation de 85%. La raffinerie qui emploie 600 personnes (300 salariés et 300 sous-traitants) avoue rencontrer des difficultés de recrutement. « En 2018, le marché de l’emploi a été sous tension. Raison pour laquelle nous avons noué des partenariats avec l’IUT de Saint-Jérôme et l’Ecole Oleum sur le site de Total La Mède afin de former des jeunes», précise Sefaan Van Severen qui a tout de même recruté 30 personnes en CDI en 2018.

NBDC

Photo : Antoine du Guerny, Pdg Esso France (à g.) et Sefaan Van Severen, directeur de la raffinerie de Fos-sur-Mer. ©NBC

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