Le redémarrage de l’économie de la région PACA ne se fera pas en 2013 comme l’espéraient les chefs d’entreprise mais en 2014. Le redressement timide tant espéré interviendra six mois après les autres régions françaises.
La reprise tarde, se fait attendre localement. Elle n’interviendra pas en 2013, contraignant les chefs d’entreprises à revoir leurs prévisions d’activité à la baisse pour les derniers mois de l’année. « On ressent tout au plus des soubresauts au niveau mondial et national. En PACA, la situation est plus compliquée. La Région est entrée plus tard dans la crise. 2013 fut une année de déception. Nous assistons à un décalage de six mois avec les autres régions de France », indique Jean-Jacques Cambounet. Pour expliquer ce retard, le directeur régional de la Banque de France en Provence-Alpes-Côte d’Azur, invoque l’importance du secteur public (un emploi sur trois) et l’hétérogénéité du tissu économique. Sans vouloir tomber dans la « sinistrose », Jean-Jacques Cambounet, mise donc sur une reprise « fragile » de l’activité en 2014.
Chiffres d’affaires revus à la baisse
L’enquête de conjoncture réalisée auprès d’un échantillon d’entreprises à fin août confirme le ralentissement d’ensemble de la demande avec un effritement des chiffres d’affaires de 0,3 point par rapport aux prévisions optimistes du début d’année. La situation de l’emploi demeure encore fragile en particulier dans le secteur de la construction, soumis à une concurrence exacerbée qui érode les marges. Un repli de production de 2,8% est annoncé. Dans les services marchands, la logistique, l’hébergement oriente l’activité à la hausse. « Marseille Provence 2013 a servi de courroie d’entraînement à l’hôtellerie/ restauration. En revanche, les branches de l’entretien, de l’ingénierie, du transport de marchandises (…) enregistrent une érosion des volumes », précise Jean-Jacques Cambounet. Dans l’industrie, les anticipations des chefs d’entreprises s’inscrivent en retrait de deux points par rapport aux prévisions de janvier et la visibilité s’amenuise. Le coup de frein aux investissements se traduit par la raréfaction de la demande de crédits. Selon l’institution financière, la croissance de l’activité des entreprises dépendra de leur attractivité en particulier à l’export.
Nathalie Bureau du Colombier
Photo: Jean-Jacques Cambounet, directeur régional de la Banque de France en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Crédits: nbdc