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L’APEC veut faciliter l’accès des cadres aux TPE/PME


Rédigé le Vendredi 16 Février 2018 par jcbarla




Les recrutements de cadres ont atteint des sommets en Paca en 2017, selon l’APEC, et 2018 accentuera le mouvement. Mais les TPE-PME peinent toujours à trouver les compétences qu’elles recherchent et jeunes diplômés et séniors l’emploi espéré. L’APEC va susciter leur rencontre.

En 2017, 13 850 cadres ont été recrutés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, selon l’enquête annuelle de l’Association pour l’Emploi des Cadres (APEC). Soit 28% de plus par rapport à 2016. « Une année record, assez exceptionnelle, juge Bruno Jonchier, directeur de l’APEC Marseille-Paca, qui atteste de la reprise de l’économie et des investissements. Le phénomène est marqué par la transformation numérique des entreprises, les fonctions informatiques (R&D, ingénierie, conseil) et commerciales polarisant 70% des embauches. 2018 devrait rester inégalée puisque les prévisions se situent dans une fourchette de 14 670 à 16 050 recrutements de cadres ». L’APEC présentait le 14 février à Marseille les chiffres de son enquête, recueillis auprès des 11 000 entreprises. S’ils ont de quoi réjouir, tous les profils n’ont pas profité équitablement de la dynamique.

Parrainer contre les préjugés

Les cadres entre 1 et 10 ans d’expérience ont concentré 44% des embauches de 2017 et devraient peser en 2018 pour 58% des recrutements, mais les jeunes diplômés, avec 19% des embauches, et les séniors (+ 20 ans d’expérience), avec 6%, ne suscitent pas autant d’intérêt. « Six entreprises sur dix disent avoir du mal à recruter, mais ça ne bouge pas beaucoup pour eux, note Bruno Jonchier. Nous espérons qu’en 2018, elles se tourneront plus vers les jeunes diplômés. Nous allons provoquer la rencontre ». Dès le 19 février, à travers son opération « Sésame Jeunes Talents », l’APEC rassemblera des « parrains », prêts à ouvrir leurs réseaux, et des « filleuls », en quête d’insertion professionnelle, issus de quartiers prioritaires de la ville. L’échange se tiendra chez Oxatis, à Marseille, spécialiste de l’accompagnement des entreprises en e-commerce. « Les employeurs doivent professionnaliser l’expression de leur besoin dans leurs offres et élargir leurs critères. Le diplôme n’est plus le sésame suffisant. Un savoir-être, une qualité de relationnel peuvent faire l’affaire et les compétences s’acquérir ensuite. Nous voulons créer les conditions qui conduisent, en toute convivialité, à lever les idées reçues, les préjugés ».

Révéler les opportunités des TPE-PME

DRH d’Oxatis qui a recruté 70 personnes en 2017, Valérie Ruault affirme ne pas manquer de candidatures. Avec son équipe, elle prend le temps de les étudier, soumet les postulants à plusieurs entretiens, puis une période d’intégration dans la société. « Quand nous sentons une réelle motivation, une volonté assortie d’une technicité, nous essayons de faire une place. Mais en R&D, nous rencontrons une vraie pénurie ». Le 5 juin prochain à Toulon, l’APEC organisera un « salon des compétences cadres » destiné à « faire émerger le marché de l’emploi cadre » dans les TPE-PME, souvent négligées par les candidats. « Nous souhaitons révéler des potentiels de part et d’autre, insiste Bruno Jonchier. L’industrie a bien résisté à la crise en Paca, elle innove, et continue à être moteur de croissance économique, comme le secteur tertiaire. L’attractivité de ces entreprises est réelle ».  

Jean-Christophe Barla

photo JC Barla: Bruno Jonchier, délégué régional de l’APEC Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Valérie Ruault, DRH d’Oxatis à Marseille.

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