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L’UPE du Pays d’Arles célèbre ses 50 ans dans l’interdépendance


Rédigé le Vendredi 24 Mai 2019 par jcbarla




Le 20 mai, la Fondation Luma a accueilli l’UPE 13 Pays d’Arles pour échanger autour du thème de l’interdépendance, avec l’espoir de passer des intentions aux actes.

« Notre pays d’Arles a rendez-vous avec l’histoire » a assuré Loïc Aparicio, président de l’UPE 13 Pays d’Arles, le 20 mai dans l’enceinte du Parc des Ateliers de la Fondation Luma. La section locale de l’institution patronale y célébrait ses 50 ans. « Arles est un nouveau centre de gravité dont les éléments voient le jour un à un » a souligné pour sa part Maja Hoffmann, présidente de la Fondation Luma, qui investit dans la réhabilitation des lieux et parachèvera d’ici à 2020 son implantation dans la « tour-monument » signée Frank Gehry. La ville engrange en effet les projets qui vont décupler son attractivité. Conviés à venir sur un site où la plupart n’avait jamais mis les pieds, les différents entrepreneurs marseillais et aixois se sont extasiés à sa vision et ont mieux cerné l’impact futur de cette réalisation, d’autant plus qu’elle n’est pas la seule à se concrétiser localement. Juste en face, l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie prend forme. Au nord, le centre « Shopping Promenade » du groupe Frey émerge. En centre-ville, le Muséon Arlaten de Frédéric Mistral se transforme. Au bord du Rhône, les anciennes Papèteries Etienne font l’objet d’un projet de restructuration ambitieux. A Arles, la culture va approvisionner le tourisme et la croissance. La thématique de l’anniversaire, « l’interdépendance », était donc appropriée. « Les interactions du projet de la Fondation Luma avec le monde économique sont évidentes, insiste Loïc Aparicio. Nous rêvions d’y organiser nos 50 ans pour réfléchir non pas au passé mais aux 50 prochaines années car nos entreprises vivent une époque de grandes mutations ». Johan Bencivenga, président de l’UPE 13, s’est réjoui de cette initiative de « décloisonnement des mondes », en qualifiant la Fondation de « pain bénit » pour le pays d’Arles et tout le territoire.

Comptabiliser l’impact positif

Lors de la plénière, Françoise Nyssen, ex-ministre de la culture et codirigeante d’Actes Sud, a rappelé qu’Arles « est un territoire de résilience par excellence » et qu’elle-même s’est efforcée de créer autour de sa maison d’édition un environnement propice à l’interdépendance, en l’accompagnant d’un cinéma, d’un lieu de concert, d’espaces d’expositions… Michel Bauwens, penseur de l’économie collaborative, milite pour une société qui tiendrait mieux compte des impacts positifs de chaque activité dans la valeur créée. « Il n’est pas normal, dit-il, qu’un paysan qui cultive son sol en le détruisant par des produits chimiques reçoive plus d’aides que celui qui le préserve alors que ce dernier apporte plus de bénéfices à l’ensemble de l’écosystème ». Professeur de stratégie et d’histoire des affaires à l’EDHEC Business School, Ludovic Cailluet partage cette attente de nouveaux équilibres intégrant ces apports, en reconnaissant que l’entreprise compense parfois le recul de l’Etat. Les « Benefits corporation », entreprises américaines qui veillent à leur profit sociétal ou environnemental en plus de leur profit financier lui semblent une piste à explorer. Ex-journaliste et président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf voit dans le club une source d’interdépendance « émotionnelle » quand il gagne car « toute la ville en ressent les effets ». Mais à ses yeux, plus largement dans le monde d’aujourd’hui, « la justice sociale doit présider à toute action sinon elle est vouée à l’échec ». Il reste beaucoup de chemin à faire, selon Frédéric Pons, président du groupe privé de logistique et distribution Hopps (23 000 collaborateurs). Sa déclaration d’interdépendance, il la met dans « l’engagement à travailler collectif ». « Dans cette région trop individualiste, on est vraiment défaillant » regrette-t-il.

Jean-Christophe Barla

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