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La Ciotat Shipyards colore de vert son horizon


Rédigé le Jeudi 15 Octobre 2020 par Jean-Christophe Barla


La crise sanitaire qui limite les voyages n’est pas sans conséquence pour une industrie internationale comme le yachting. Mais La Ciotat fait face. Avec des investissements et une nouvelle ambition écologique.


MB92 La Ciotat veut être moteur de pratiques plus respectueuses de l’environnement sur son site et auprès de son réseau de sous-traitants. (Photo JC Barla)
MB92 La Ciotat veut être moteur de pratiques plus respectueuses de l’environnement sur son site et auprès de son réseau de sous-traitants. (Photo JC Barla)
Directeur de La Ciotat Shipyards, Jean-Yves Saussol l’admet : « Pour le moment, la visibilité se limite à quelques mois. Les bateaux viennent avec des travaux à effectuer. Mais comme le virus circule toujours, certains s’inquiètent de se retrouver confinés. Pour rassurer, nous avons noué un partenariat avec un laboratoire de la Ciotat qui peut tester rapidement les équipages en cas de soupçons de contaminations et de cas contacts ». A la tête de MB92 La Ciotat, exploitant de la grande forme, qui compte 130 personnes et peut mobiliser jusqu’à 800 sous-traitants, Ben Mennem soutient que, pour l’heure, le risque a été contenu dans cette « saison un peu perturbée ». « Malgré la crise, nous restons dans le prévisionnel et nous constatons que des achats de bateaux continuent de se signer sur des longueurs de 90 mètres, 120 mètres… C’est bien qu’une dynamique persiste. Notre visibilité est en temps réel » dit-il. L’un et l’autre s’emploient néanmoins à regarder plus loin que le contexte actuel.

Mutation accélérée

En pleine construction pour 11 millions d’euros, le Yachting Village sera opérationnel en mai 2021. A l’exception d’un lot, l’ensemble a été commercialisé auprès d’une vingtaine d’entreprises, certaines déjà présentes sur le domaine ciotaden, d’autres souhaitant s’y positionner. « Je n’ai pas été surpris de pouvoir le remplir rapidement car il existe une demande réelle, nous l’aurions rempli même s’il avait fait le double de superficie » assure Jean-Yves Saussol. L’appel d’offres resté infructueux sur la réhabilitation de la nef « Transit » (cf Businews, 10 septembre 2020) n’entache pas à ses yeux la réalité de l’attractivité du site. « Nous allons devoir réfléchir différemment à sa rénovation. Elle porte une identité que nous tenons à préserver, mais sa démolition avec une reconstruction coûterait 6 millions d’euros alors que sa réhabilitation en représente 12. Les marges sont trop faibles dans notre industrie pour qu’un modèle soit viable pour un investissement financier d’une telle ampleur. Ni pour nous, ni pour un co-investisseur privé ». Quant à la plateforme Atlas et à l’ascenseur à bateaux, les travaux se poursuivent, dans le respect des mesures sanitaires, pour une mise en service toujours projetée à 2022. L’ensemble aura nécessité à terme un investissement de 70 millions d’euros.

Equilibrer business et écologie

D’ici là, le domaine aura accentué sa quête d’exemplarité environnementale en matière de consommation énergétique, de gestion des eaux, des déchets… mais aussi de valorisation de produits ou services à vocation durable, que ce soit à travers les résidents actuels ou de futures implantations. Pour illustrer cet engagement, La Ciotat Shipyards et MB92 ont adhéré à la Water Revolution Foundation, organisation internationale qui travaille à une industrie du nautisme plus écologique. « J’ai passé près d’un quart de siècle sur la mer, j’ai vu et mesuré les impacts environnementaux… Je sens bien qu’il est temps de rectifier les choses. Notre détermination à être « green » est réelle. Les yachts de 2035 n’auront rien à voir avec ceux d’aujourd’hui. Nous voulons explorer les possibilités de progrès et d’innovations dans tous les sens possibles sur les trois à quatre prochaines années pour devenir un des leaders dans le domaine. L’essentiel est de se donner les moyens d’avoir toujours une longueur d’avance sur les autres. Le lieu permet d’autant plus de le faire qu’il est lui-même le symbole d’un immense recyclage puisque la grande forme n’a plus du tout l’utilisation qu’elle a eue par le passé. Après, il faut veiller à rester attractif en termes de prix » souligne Ben Mennem.




Jean-Christophe Barla




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