La Maison de l’Apprenti a fêté ses 50 ans !

En 1970, trois figures emblématiques de Marseille, -Germaine Poinso-Chapuis (première femme ministre de la santé en France), Jacqueline Cristofol et Raoul Eppe-, au contact de jeunes « dont personne ne veut s’occuper », décident de fonder la Maison de l’Apprenti.
Ni école, ni centre d’apprentissage, mais espace encadré de liberté, l’A.F.A.P-Maison de l’Apprenti est un lieu hybride, unique en son genre dans la région. Il mène aujourd’hui une mission de service public dite de « prévention spécialisée » dans le cadre de la politique de la protection de l’enfance définie par le Conseil départemental 13.
Avec 13 ateliers (mécanique, travaux d’aménagement paysagers, menuiserie, bâtiment, coiffure, cuisine, sport, vie sociale, etc.) qui servent non pas à se professionnaliser mais font office de supports pédagogiques pour apprendre un véritable savoir-être, la structure accueille 450 jeunes (de 13 à 21 ans) par an. Ces derniers, souvent en manque de reconnaissance, trouvent une valorisation dans des missions concrètes qu’ils mènent auprès de citoyens eux-mêmes en difficulté. Pour preuve, ils réalisent aussi bien des rénovations d’habitats et entretiens d’espaces verts chez des personnes âgées que des entretiens/réparations de véhicules dans les ateliers (dont les véhicules des maraudes des Restos du Cœur), etc.

« Nous redonnons les codes sociaux à ces jeunes à travers une initiation professionnelle. Après avoir passé quelques mois avec nous, certains retournent en milieu scolaire (nous travaillons avec une trentaine de collèges et lycées marseillais), d’autres vont vers les CFA, vers des stages de découverte en entreprise, parfois vers une embauche ou... une inscription à Pôle Emploi. On agit de façon personnalisée en fonction de chaque situation », explique Franck Schwoerer, le directeur. Arrivés souvent en grande difficulté à la Maison de l’Apprenti, à moyen terme 50 % des jeunes trouveraient leur place dans le milieu professionnel pour… 70% à plus long terme.
Avec un budget annuel de 900 000 € apportés principalement par le Conseil départemental 13, la structure emploie une équipe éducative de 15 salariés. Et part désormais à la recherche de mécènes privés pour l’aider à développer ses ateliers. En octobre prochain, se déroulera dans ses murs le « Forum des Métiers », journée « portes ouvertes » qui réunira ses partenaires : mission locale, établissements scolaires, artisans et entreprises de proximité.