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« Traiteur engagé », la Table de Cana se développe dans l’innovation sociale, l’engagement environnemental et les prestations gastronomiques. Depuis trois ans, elle travaille notamment à l’ouverture d’un restaurant au sein des Baumettes.
A l’occasion de l’expo inédite et ouverte librement à tous*, « Les Recettes de l’Insertion » (Palais de la Bourse à Marseille), la Table de Cana a détaillé son actualité chargée. Entreprise d’insertion créée en 1992 à Marseille (en 1985 à Paris), elle accompagne chaque année une trentaine de personnes éloignées de l’emploi à travers ses activités de traiteur, d’organisateur d’événements (plus de 1500 manifestations par an) et de restauration collective (700 repas produits et servis par jour). « Nous travaillons à apporter au personnel que nous formons savoir-faire et savoir-être », précise Sylvie Bancilhon, la directrice.
Avec un investissement de 600 000 € en 2018 pour l’extension de 300 m2 de son laboratoire situé à Mourepiane, la mise en place d’une politique de RSE ambitieuse qui lui a valu le 1er prix RSE de la PME régionale en novembre dernier et un engagement social fort sur le territoire depuis 27 ans (1 600 personnes accompagnées) récompensé récemment par le label Emplitude, la Table de Cana peut être fière de ses résultats. En effet, 70% des personnes accompagnées en 2019 ont trouvé emploi pérenne (contrat de plus de six mois) ou formation qualifiante.
A l’initiative du projet « Des étoiles et des Femmes », parrainé par Alain Ducasse, qui propose depuis 2015 à 12 femmes éloignées de l’emploi de se former au CAP cuisine aux côtés de grands chefs, avec coaching et accompagnement pratique (90% de réussite au CAP et 70% de retour à l’emploi), l’entreprise essaime désormais son idée à Montpellier, Bordeaux, Nice, Arles, Paris et Strasbourg. « C’est de la dentelle », sourit-elle.
Ce traiteur référent pour les cocktails du Département, le Congrès des architectes, etc. planche aussi depuis trois ans avec l’administration pénitentiaire sur une première en France : l’ouverture d’un restaurant au sein de la prison des Baumettes, à la fois lieu de formation pour des détenus en courte ou fin de peine et lieu ouvert au grand public. « Ce double objectif, changer le regard sur les détenus et former ces derniers, nous tient à cœur. Ce type de restaurant existe en Angleterre et en Italie et l’on enregistre des taux de récidive moindres à la sortie de prison », souligne Sylvie Bancilhon. Ce projet atypique qui bénéficiera d’un financement majoritaire de l’Etat, d’un partenariat avec la Région (et de partenariats privés) pourrait voir le jour d’ici début 2021.
Déjà en 2019, huit détenus en fin de peine ont été formés par la Table de Cana, sous l’égide de l’Afpa, pendant six mois dont deux effectués au restaurant de l’espace Coco Velten… Quatre d’entre eux ayant depuis retrouvé un emploi. Et Fabrice Alimi, vice-président de la CCIAMP délégué à l’emploi, la formation et l’insertion, d’insister : « Mélange des populations, inclusion ne sont pas des gros mots. Nos entreprises ont besoin d’être un peu plus inclusives ».
* Jusqu’au 18 janvier. En mars, à la Cité des Métiers.
Marie-Odile Helme
Fabrice Alimi, vice-président de la CCIAMP, entouré de Sylvie Bancilhon (à g. sur la photo) et Floriane Rieu (La Table de Cana). Photo©MOH
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