Bien connue pour ses recherches sur l’autisme, la start-up créée et dirigée par le Dr Yehezkel Ben-Ari va passer, dès juillet prochain, en phase III d’essai clinique.
Fondée en 2011 à Luminy, au sein de l’INMED (institut de neurobiologie de la Méditerranée), la biotech Neurochlore qui travaille à développer le premier traitement des troubles du spectre autistique, vient de franchir un nouveau cap.
Soutenue par l’incubateur Impulse, puis par BpiFrance lors de ses essais cliniques de phase I et II, ainsi que par la Fondation Bettencourt-Schueller, l’entreprise (13 personnes, plus cinq collaborateurs de l’INMED) vient d’obtenir 9 millions d’euros de prêt convertible en actions. Cette somme qui provient de la Simons Foundation, fondation américaine dédiée à l’autisme, va permettre au Dr Yehezkel Ben-Ari (Grand Prix Inserm 2009) de lancer, dès juillet 2016, un essai clinique de phase III.
L’étude nécessitant le recrutement de 200 patients, enfants et adolescents, en France et dans deux autres pays européens, durera environ trois ans et, si elle aboutit, mettra Neurochlore en situation de proposer un médicament, sous forme de sirop, capable de traiter l’autisme.
Rappelons que les recherches de la start-up marseillaise reposent sur la démonstration que des taux élevés de chlore existent dans les neurones de souris modèles d’autisme dès la naissance, et le restent de façon anormale au cours du développement. Ces résultats ont validé le succès du traitement diurétique (Bumétanide) testé par les chercheurs et cliniciens chez des enfants autistes en 2012, et suggèrent chez la souris que ce diurétique pris avant la naissance corrige les déficits chez les descendants. A noter : les troubles autistiques, sans aucune possibilité de traitement à ce jour, concernent plus de 3 millions de personnes en Europe et 67 millions dans le monde.
Marie-Odile Helme
Photo ©Diana FERRARI
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