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La collectivité Corse veut reprendre la flotte SNCM


Rédigé le Mardi 26 Avril 2016 par oolive




Invoquant le droit de retour des navires, le nouveau président de l’office des Transports de la Corse, venu le 25 avril à Marseille rencontrer les acteurs économiques et portuaires, a clairement affirmé son intention de récupérer les 6 navires de l’ex-SNCM quitte à aller devant les tribunaux.

Livrant son analyse sur la gestion passée de la desserte maritime de la Corse, Jean-Félix Acquaviva qui préside l’office des Transports de la Corse depuis les élections régionales du 13 décembre, évoque un dossier complexe, ponctué depuis des années par des recours en justice.

Ce nationaliste modéré qui multiplie depuis janvier les allers-retours entre la Corse et Bruxelles afin de sécuriser juridiquement le nouveau modèle qu’il entend bâtir, a expliqué lors de sa venue à Marseille le 25 avril qu’il comptait bien récupérer les navires des compagnies ayant bénéficié de la compensation financière corse, invoquant l’article 40 de la convention de délégation de service public. A quel prix ? « Nous avons versé 431 M€ à la SNCM entre 2002 et 2015 et 1,3 milliard depuis 1986 », lance l’homme, également maire de Lozzi laissant sous entendre que la générosité passée de la Corse suffit amplement.

Et l’office compte aller plus loin encore. Deux sociétés verront le jour selon M. Acquaviva. La première sera propriété des navires, la deuxième chargée de l’exploitation de ces derniers. Il ne cache pas son intention  de s’inviter dans la gouvernance de Corsica Linea rachetée à MCM de Patrick Rocca le 5 avril dernier.

Sa méthode est loin de faire l’unanimité chez les 130 patrons corses qui se sont emparés de de la flotte l’ex SNCM évaluée à 230 M€. « Les navires seront la propriété de l’autorité délégante. Il y a deux moyens pour y parvenir : soit nous discutons de gré à gré soit nous allons devant le tribunal administratif », a-t-il lâché alors que la cession de MCM à Corsica Linea vient de faire l’objet d’un recours en annulation par les salariés du comité d’entreprise devant le tribunal de commerce qui examinera le dossier le 18  mai prochain. 

Bien décidé à remettre à plat le modèle historique, l’OTC s’apprête à lancer une consultation théorique suivant les préconisations européennes destinées à tester un nouveau modèle plus libéral sur la desserte des ports principaux de Bastia et Ajaccio. L’assemblée territoriale de Corse se prononcera début juillet sur les modalités de la desserte. « Nous allons organiser une DSP transitoire d’un an à compter d’octobre 2016 avant de lancer une DSP sur huit ans », explique Jean-Félix Acquaviva qui a confirmé à Jacques Pfister, président de la CCI, le rôle central du port de Marseille dans ce futur schéma de transports maritimes.

Nathalie Bureau du Colombier

Photo : Jean-Félix Acquaviva, préside l’office des Transports de la Corse a rencontré les dirigeants de l’UPE, de la CCIMP et du port de Marseille. © N.B.C

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