La performance logistique, un enjeu de taille pour la métropole

Le "Tour de France de la Logistique" s'est arrêté à Saint-Martin-de-Crau, le 24 septembre, à l'initiative de l'AFILOG, l'association nationale des professionnels de la logistique. Au centre d'échanges francs et denses, le port et son territoire. Les chantiers ne vont pas manquer !

Dans les Bouches-du-Rhône, selon le cluster "Paca Logistique", près de 100 000 personnes exerceraient un métier directement lié à la logistique. Pour pérenniser le développement, les participants de la 2ème étape du Tour de France de la Logistique, le 24 septembre à Saint-Martin-de-Crau, ont, tous, exprimé des attentes auxquelles il faudra plusieurs années pour répondre, sauf mobilisation exceptionnelle des pouvoirs publics. Le député, François-Michel Lambert, président de la Conférence Nationale Logistique, évaluait en ouverture entre 20 et 60 milliards d'euros le gain potentiel que la logistique peut apporter à l'économie française. "France Logistique 2025 définira en fin d'année une vision à 10 ans. Elle impliquera une mutation profonde pour ramener notre pays vers le Top 3 européen des plus performants".

Problématiques diverses

Avec le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et Distriport, avec les plates-formes Clésud, désormais remplie, et Saint-Martin-de-Crau qui se dirige vers le million de mètres carrés d'entrepôts (700 000 m2 sont construits, 300 000 m2 bénéficient de permis accordés selon Claude Vulpian, le maire), le département a démontré son attractivité. Mais les professionnels affichent des exigences de mise en cohérence de ces atouts. "Les autoroutes sont devenues des boulevards urbains. On ne peut pas continuer comme ça. J'espère que la métropole mettra en œuvre des transports en commun à la hauteur. Mais nous avons aussi à transformer le Marché d'Intérêt National des Arnavaux en plate-forme de groupage-dégroupage. Il est impensable que des "gros culs" (sic) se déplacent encore dans le centre de Marseille" soulignait Jean-François Gra, directeur général de SOMIMAR. Responsable "Grands Comptes" de SDV Logistique Internationale France, Muriel Benoit ciblait, elle, l'organisation de la place portuaire. "Maintenant que la fiabilité semble retrouvée, nos clients réclament de la fluidité de service. Il manque une vraie coordination", dit-elle, mettant au défi le GPMM d'être vraiment "l'architecte de solutions logistiques" qu'il promet de devenir dans son plan stratégique 2014-2018. Pascal Bonnaud, directeur général de Distrimag (Maisons du Monde) qui a massivement investi sur les plates-formes provençales, en attend tout autant sur l'organisation, mais pointe également la faiblesse du vivier d'emplois. La confiance reste encore à conforter, Canavese qui a fait l'effort de rapatrier un quart de ses flux de fruits et légumes sur Marseille soutient qu'on lui réclame toujours des contreparties sur les ports du Nord.

Stratégie en perspective

Pour Laurent Horbette, directeur général de Gemfi (Gicram Groupe), à l'origine de 11 bâtiments à Saint-Martin-de-Crau (435 000 m2), il existe encore du potentiel de croissance en Provence à condition de s'attaquer aux problématiques de foncier, d'accès, d'infrastructures, de délais des procédures administratives... Il faudrait, selon ces professionnels, 12 à 18 mois minimum pour instruire un dossier alors qu'en trois mois, tout serait réglé dans la plupart de nos voisins européens. IDEC qui réalise à Fos une plate-forme de 180 000 m2 exige de "l'anticipation". Frédéric Dagnet, directeur de la Mission Prospective-Evaluation du GPMM, s'y emploie. "Nous présenterons le 8 octobre à Marseille huit orientations, émanant de nos échanges avec les acteurs du secteur, pour mettre en lumière les enjeux à l'échelle métropolitaine". Nul doute qu'elles sont attendues.

Jean-Christophe Barla
Photo©JCB