120 millions d’euros de résultat net en 2011 en hausse de 8 %, 2,3 milliards de fonds propres, un ratio de solvabilité de 17,5 %, la CEPAC deuxième caisse du réseau des Caisses d’Epargne de France se positionne toujours comme la première banque des particuliers et le leader du marché du financement de l’immobilier sur la grande façade méditerranéenne.
Alain Lacroix, président du directoire de la CEPAC, n’est pas peu fier d’insister sur la première place qu’occupe la banque régionale qu’il dirige, fait unique en France, devant le Crédit Agricole leader sur le reste du territoire. A la critique généralisée sur la frilosité des banques, Alain Lacroix aime faire parler les chiffres.
«En 2011 nos encours de crédits ont progressé globalement de 10,5 % contre 4,2 % en moyenne en France et 2,2 % en Europe. Les crédits aux entreprises ont augmenté de 32 % mais notre part de marché étant de 14 % sur ce segment de clientèle, notre potentiel de progression est important». Les effets de Bâle III qui imposent aux banques de renforcer considérablement leurs fonds propres et leurs liquidités se font malgré tout sentir peu à peu, comme l’explique Alain Lacroix. «Avec Bâle III, nous risquons de nous rapprocher très rapidement d’un modèle anglo-saxon où les banques ne financent plus qu’à 50 % l’économie contre 80 % aujourd’hui en France. Nous ne dénonçons pas le principe de cette évolution mais sa brutalité dans les faits qui rend le marché des entreprises beaucoup plus contraint que les autres».
«Nous avons des responsabilités sur ce territoire»
Pour autant la CEPAC n’a pas d’augmentation de dossiers en médiation du crédit, comme le précise Jacques Deregnaucourt membre du directoire.
«Au-delà de nos métiers de banque traditionnelle auprès des particuliers et des professionnels nous développons des savoir-faire moins connus à travers des investissements directs pour de grands projets comme la rénovation du stade vélodrome, l’hôpital Ambroise Paré ou les immeubles Euromed. Nous sommes également présents dans le shipping par le financement de bateaux comme le Piana ou ceux du groupe Bourbon, ou encore dans de grandes infrastructures comme le TER Paca, ou le développement du photovoltaïque avec EDF. La Caisse d’Epargne est présente à Marseille depuis 200 ans. Cela donne des responsabilités et des devoirs. C’est à l’aune de cette histoire que nous inscrivons notre stratégie dans la durée». On sait que la CEPAC s’est engagée aux côtés du Crédit Agricole Alpes Provence pour sauver la filière tomate dans la région. La vente de l’immeuble balthazar serait un autre exemple de cette «philosophie». «Nous n’étions pas vendeurs mais devant l’insistance du groupe Ag2r la Mondiale qui voulait vraiment investir à Marseille nous avons pensé qu’attirer ce géant de la protection sociale était un atout pour ce territoire». Quant à l’avenir de Marseille, Alain Lacroix est clair : «La ville est en chantier, le nouveau visage de Marseille est en train de se dessiner. Marseille est condamnée à se rénover, donc obligée de s’endetter. Cette ville est bien gérée mais elle supporte les charges de la centralité alors que les recettes sont à l’extérieur. L’élan du renouveau est partagé mais nous avons un vrai débat sur la métropole. On peut demander l’union sacrée pour que de grands projets se réalisent mais l’on ne peut contraindre les élus à opter pour une gouvernance qui balaie d’un coup leur mode de fonctionnement. Il faut prendre le temps nécessaire à ce jeu collectif. Cela passe aussi par un préalable : la générosité. Cela veut dire que la métropole ne peut être un trou noir qui aspire tout sans rien redistribuer».
Thierry DEBAILLE