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Latinissimo, association qui porte depuis 27 ans la Fiesta des Suds, a jeté l’ancre en 1998 au Docks des Suds. S’estimant « dans l’inconnu » depuis 2016, son équipe en appelle à l’opinion publique, aux élus, à l’Etat et à Euroméditerranée, son propriétaire.
Le ton est déterminé. Par la voix de son président Marc Aubergy, l’association Latinissimo (CA : 63 M€ depuis 27 ans, création de 25 équivalents temps plein) expose haut et fort les conséquences désastreuses que constituerait la disparition de son lieu mythique. « Notre situation économique privée de l’activité du Dock des Suds (120 à 150 soirées/an, soit une moyenne de 100 000 à 110 000 personnes accueillies) ne pourra se poursuivre et atteindre un équilibre financier ». Et d’enfoncer le clou : « On veut nous tuer, je ne sais pas qui »…
Comment en est-on arrivé là ? Situé à Arenc, il se trouve que le bâtiment fait partie de la zone d’Euroméditerranée avec le programme d’aménagement d’envergure que l’on connaît. Face à ce contexte, Latinissimo, liée à son propriétaire seulement par une Autorisation d’occupation temporaire (renouvelable chaque année), a réclamé à plusieurs reprises « l’attribution d’un bail afin d’envisager l’avenir avec plus de sérénité et de postuler à des financements européens pour lesquels nous sommes inéligibles aujourd’hui ». Réponse « systématiquement négative », selon Marc Aubergy qui précise le montant du loyer annuel : 180 000 €.
Alors que l’association a reçu un seul écrit depuis 2016 avec l’assurance que « son maintien sur le site était assuré jusqu’à nouvel ordre et que l’établissement public s’engageait à lui chercher un lieu de substitution à l’identique sur le périmètre d’Euromediterranée », elle demeure dans le flou total. Une situation d’autant plus alarmante que depuis 2015-2016, à la suite des attentats survenus en France… comme pour tous les festivals, une baisse de la fréquentation a été enregistrée assortie d’une hausse du budget du poste sécurité (+ 43%).
Rappelons au passage que Latinissimo, dont le partenaire historique est le Conseil départemental, ne bénéficie pas de subventions de fonctionnement pour le Dock des Suds (où elle a investi), lequel reçoit tout au long de l’année en plus de la Fiesta* et de Babel Med (annulé en 2018) les manifestations des grandes entreprises et institutions locales.
Confrontée à une situation financière délicate (malgré des dettes qualifiées de « mineures » : 25 000 €) ayant provoqué deux licenciements économiques l’an dernier, et désormais la perspective d’un plan de sauvegarde, l’association demande, outre un bail de 5 ans, une subvention exceptionnelle de fonctionnement et une révision de son loyer mensuel (plus d’1 M€ en 10 ans).
*Cette année, sur le J4, affluence oblige…
Marie-Odile Helme
Photo : l’équipe de Latinissimo autour de son président, Marc Aubergy.
© MOH
mohelme