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Le Port engrange les fruits de sa stratégie de reconquête


Rédigé le Jeudi 25 Janvier 2018 par jcbarla




Avec un trafic de 80,6 millions de tonnes en 2017, le Grand Port Maritime de Marseille a retrouvé l’optimisme. Il prévoit d’investir 82 millions d’euros en 2018.

« Début 2017, nous voulions redonner dynamisme et esprit de reconquête commerciale au GPMM. Un an après, nous sourions parce que nous avons atteint les objectifs » confie Jean-Marc Forneri, président du conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), en introduction du « bilan et perspectives » annuel, le 23 janvier. « Notre stratégie de diversification et de projets s’avère gagnante » renchérit Christine Cabau-Woehrel, présidente du directoire. En 2017, le trafic global a perdu 2,7 millions de tonnes à cause de l’arrêt de la raffinerie de Total à La Mède et de ses importations de pétrole brut. Mais avec un total de près de 81 millions de tonnes, la progression, hors vracs liquides, atteint 8% avec des hausses satisfaisantes aux yeux des deux dirigeants, à commencer par les + 10% sur les conteneurs (1,4 million d’EVP) alors que la moyenne des ports européens se situerait autour de 5%. « Si nous progressons pour la 6ème année consécutive et que nous faisons mieux que nos concurrents, c’est bien que nous regagnons des parts de marché ! » martèle Christine Cabau-Woehrel. Longtemps dépendant pour la majorité de son trafic des hydrocarbures, le GPMM poursuit donc sa mue, non sans souligner la difficulté de la transformation : « Un million de tonnes d’hydrocarbures, c’est quatre ou cinq navires. Un million de tonnes en conteneurs, ce sont 100 000 conteneurs à traiter ! Les ordres de grandeur ne sont pas comparables » précise-t-elle. D’autres chiffres attestent de la redynamisation des activités : la croissance concerne les marchandises diverses au global (+ 11%), les vracs solides (+ 5%) en particulier grâce à la bonne santé d’ArcelorMittal à Fos, la réparation navale (+ 8%) ou encore les implantations à vocation industrielle ou logistique avec 55 hectares développés et commercialisés (Wlife, Virtuo, Mediaco…). Le chiffre d’affaires devrait progresser de 7,3 % et s’établir autour de 160 millions d’euros.

Des projets porteurs de trafics

Pour 2018, Jean-Marc Forneri assure que « les efforts commerciaux vont s’accentuer ». Nombre de retombées devraient se concrétiser suite à la réalisation de projets d’envergure, comme la mise en service de la plate-forme pour colis lourds qui devrait profiter de la montée en puissance d’ITER à Cadarache, l’exportation de matériaux depuis Fos vers Monaco pour la construction du quartier de l’Anse du Portier, l’ouverture de la forme 10 à Marseille ou le lancement d’une navette ferroviaire avec la Suisse Romande qui laisse espérer que le port redevienne un jour le premier de ce pays, comme il le fut par le passé. Le GPMM prévoit 82 millions d’euros d’investissements contre 47,8 en 2017. Le comblement de la « rotule » entre les deux terminaux de Fos avec la réalisation d’un quai est l’un des dossiers majeurs de ce programme (30 millions d’euros sur deux ans). Même la baisse légère du nombre de passagers (- 1%) en 2017 n’inquiète pas les deux dirigeants. D’une part, parce que la Corse s’est remise à progresser (+ 8%) grâce à l’implication de Corsica Linea pour redonner confiance aux clients. D’autre part, parce que 530 escales de croisières sont annoncées en 2018 contre 430 en 2017 et que l’objectif des 2 millions de croisiéristes pour 2020 se confirme « plus que jamais ». « L’image du port s’est améliorée » entonnent en commun les deux dirigeants, convaincus que d’autres bonnes nouvelles se concrétiseront dans les prochains mois.

Jean-Christophe Barla

jcbarla



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