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Le dialogue social paie sur le « plan AERO »


Rédigé le Jeudi 22 Mars 2018 par jcbarla




Un an après son lancement par l’UIMM Alpes-Méditerranée, la CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO, le « Plan Aéro » a permis à 1 147 salariés d’accéder à une formation afin d’étoffer leurs compétences dans l’attente d’un renouveau d’activité pour leur entreprise.

Quand un donneur d’ordres souffre d’un trou d’air, ses sous-traitants perdent soudain toute visibilité sur leurs carnets de commandes. En 2017, les difficultés d’Airbus Helicopters et Dassault Aviation ont débouché sur l’adoption d’un « Plan Aéro », signé par l’UIMM Alpes-Méditerranée et quatre organisations syndicales de salariés de la branche, CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO, pour pallier la baisse d’activité de leurs partenaires et préserver l’emploi, autant que possible. Un an après, 1 147 stagiaires de 28 des 31 entreprises identifiées et éligibles ont pu bénéficier de la mise en œuvre, pour 1,23 million d’euros, de 7 504 heures de formation à vocations diverses : amélioration des compétences métier ou de la performance industrielle, diversification ou industrie du futur. Le dispositif a concerné 415 stagiaires de PME de 10 à 49 salariés, 655 stagiaires de sociétés de 50 à 299 salariés et 77 stagiaires de TPE de moins de 10 salariés. Pour Serge Bornarel, délégué général de l’UIMM Alpes-Méditerranée, « il a fallu six mois pour que le système devienne opérationnel car l’ADEFIM a dû porter la bonne parole dans les entreprises pour qu’elles adhèrent. Les donneurs d’ordres ont aidé à les repérer et exprimé leurs besoins futurs de compétences afin que les formations proposées aux collaborateurs de leurs sous-traitants soient les plus pertinentes possibles. Il y a encore des potentialités pour faire vivre cet accord en 2018 ». Au nom d’Airbus Helicopters, Jean-Marie Trabucco souligne la large collaboration instituée pour accompagner le tissu de sous-traitance, jugé trop petit, à s’élever au niveau d’exigence en termes de respect des délais et de la qualité et « mieux travailler ensemble demain ».

Transition à conduire

Pionnière en France, cette approche réjouit également les représentants des salariés car 100% des coûts pédagogiques, des salaires et charges et des frais de déplacements ont pu être financés pour les salariés des entreprises en situation délicate. « Ces mesures ont permis de maintenir l’emploi de salariés » assure Pierrick Leclanche, au nom de la CFTC métaux. « Au moment de l’accord, 75 à 80% des entreprises se disaient pessimistes sur l’avenir, 50% aujourd’hui s’avouent plus optimistes » note Jérôme Yvernault pour la CFE-CGC Métallurgie. Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Marseille Provence, salue une démarche de dialogue social qui préserve et consolide sur le territoire un secteur industriel en pleine mutation. « Au lieu d’ajuster les effectifs, tous les acteurs ont choisi d’anticiper les formations pour mieux se préparer aux défis de demain. Nous vivons, je pense, un passage dans un nouveau monde ».

Jean-Christophe Barla

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