Sur les trois offres de reprise de la SNCM, présentées le 22 avril au tribunal de commerce de Marseille, aucune n’a convaincu les juges. Daniel Berrebi, Patrick Rocca et Christian Garin doivent revoir leurs propositions et lever les clauses suspensives. Le tribunal rendra son jugement dans quinze jours.
Georges Richelme était mécontent et l’a fait savoir. S’adressant aux trois repreneurs présents à l’audience qui se tenait à huis clos le 22 avril, le président du tribunal de commerce de Marseille n’a pas mâché ses mots, leur indiquant clairement que leurs offres étaient très largement insuffisantes.
Il s’aligne ainsi sur la position des deux administrateurs judiciaires de la SNCM qui, dans leur rapport d’étape, concluent : « Au terme d’un délai d’amélioration des offres, les trois candidats restent en lice, mais leurs offres apparaissent peu satisfaisantes. Ils n’ont pas encore justifié de leur financement largement basé sur la cession, le lease-back ou la levée de dettes adossées aux actifs repris à bas prix et ils maintiennent tous des conditions suspensives majeures ».
Nouvel appel d’offres
De son côté, le Procureur de la République, Brice Robin, préconise une prolongation de la période d’observation (qui s’achève le 28 mai, ndlr) jusqu’en septembre. Ce nouveau délai permettrait de lancer un nouvel appel d’offres au cas où les propositions s’avéreraient toujours insuffisantes. Cependant, le président de la SNCM, à l’issue de l’audience n’a pas caché son inquiétude sur la capacité de la compagnie maritime à poursuivre son activité sur les six prochains mois. L’entreprise, qui dispose de 35 M€ de trésorerie, redoute à tout moment la suspension des versements mensuels de la compensation financière de l’Office des Transports de la Corse au titre de la délégation de service public.
Nathalie Bureau du Colombier
photo ©nbdc: Le 22 avril, près de 300 salariés de la SNCM ont manifesté devant le tribunal de commerce de Marseille.