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Miramas reverdit la ville dans l'équilibre


Rédigé le Vendredi 25 Mars 2022 par Jean-Christophe Barla


Organisé par l’Agence Régionale pour la Biodiversité et l’Environnement (ARBE), le « BiodivTour » s’est arrêté à Miramas pour faire découvrir à des élus et techniciens comment reconquérir des espaces urbains artificialisés et changer progressivement l’image de la ville.


Plantations variées, abris fraîcheur, dalles perméables... Miramas rend visible la transition écologique. (Photo JC Barla)
Plantations variées, abris fraîcheur, dalles perméables... Miramas rend visible la transition écologique. (Photo JC Barla)
La nature peut-elle retrouver quelques droits au cœur des villes ? Miramas dit oui, mais dans un dosage à penser dans les moindres détails, tout choix n’étant pas sans conséquence, comme l’ont expliqué le 24 mars Frédéric Vigouroux, le maire, et plusieurs de ses agents à des élus et techniciens d’autres communes, invités à parcourir les rues revégétalisées. Cette visite relevait du « Biodiv’Tour » proposé par l’ARBE, avec l’appui de la Région, de l’Office Français de la Biodiversité et de l’Agence de l’Eau, et du programme de formation d’élus locaux « Nature for City LIFE » de la Région, animé par l’ARBE. L’initiative favorise la découverte de réalisations de transition écologique pour en évaluer l’intérêt et les impacts. « Il faut trouver le bon compromis entre la volonté de retour à la nature et la gestion des coûts de fonctionnement dans un contexte financier de plus en plus difficile pour les collectivités, explique le maire, en admettant que de telles décisions peuvent coûter cher si elles ne sont pas assez réfléchies. Le bon sens pour agir est de coconstruire avec les habitants, pas seulement concerter ! ». D’autant plus que ces derniers ne sont pas exempts de contradictions dans leurs convictions, comme lorsqu’une association de cyclistes réclame de goudronner les pistes qui leur ont été dédiées parce que la pluie les désagrège !

Changement profond

Engagée dans divers programmes qui lui ont permis de décrocher des appuis précieux (Agenda 21, « Une COP d’avance », « Territoire engagé pour la nature », « Ecoquartiers en environnement urbain »…), Miramas a déployé une vaste stratégie de mutation. Dès 2008, elle a adopté une approche « zéro phytosanitaires » pour l’entretien de ses espaces verts. Puis a entamé une démarche de « renaturation », en particulier sur le Bd Aubanel, entre le village des marques et le centre-ville, démultipliant les plantations pour sortir des mono-espèces de platanes et de pins, installant des ruches au milieu de la rue qui ont permis de récolter 60 kg de miel, à quelques mètres d’habitations. « Depuis deux ans, nous n’avons pas eu de plaintes des habitants » affirme Nicolas Blanchard, chargé de mission « mobilisation citoyenne » à la mairie. Les abeilles génèrent moins de nuisances que les aires de jeux parfois « squattées » tard en soirée et qui vont être démontées et repositionnées plus à distance. Qui a connu cet axe autrefois s’étonnera de sa transformation. Sur le périmètre urbain, Miramas a lancé des jardins familiaux et partagés (143 parcelles) et souhaite en accroître la dissémination, notamment sur l’opération de rénovation urbaine Maille 1 / Mercure. « Nous avons une énorme liste d’attente » admet Anaïs Cheiron, chargée de la biodiversité. Autour de la salle d’athlétisme, les parkings ne sont pas couverts de bitume mais enherbés pour laisser l’eau pénétrer le sol au lieu de saturer les réseaux pluviaux. Même les canaux qui traversent la ville sont gérés afin de ne plus puiser d’eau potable pour arroser…

Un choix à assumer

Aujourd’hui, la mairie planche sur la désimperméabilisation des cours d’école, avec un premier établissement pilote, Jean Macé, où l’approche semble bien perçue par le corps enseignant. Également dans les tuyaux : l’instauration d’un permis de végétaliser qui autoriserait des habitants à revégétaliser des parcelles publiques. La lutte contre les îlots de chaleur, le découpage de la ville avec des chemins de promenade ou de mobilités douces desservant les différents quartiers, la constitution d’un atlas de la biodiversité font partie des ambitions dans la durée. Lors de la visite, les espaces rendus à la nature ne sont pas encombrés de mégots et détritus divers. Un signe d’un meilleur respect par la population de ce nouveau cadre de vie ? Le maire comme les agents de l’environnement reconnaissent que la « renaturation » implique aussi une nouvelle approche dans le nettoyage de l’espace public pour rester visible sous son meilleur jour. La réussite est à ce prix.



Jean-Christophe Barla

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