Start-up aixoise créée en 2013, Nawa Technologies a mis au point une technologie inédite qui utilise un nanomatériau à base de carbone pour stocker l’électricité. Après une phase pilote d’industrialisation, qui débute ce mois-ci, elle se lancera dans la production de masse en 2016.
Les batteries développées par Nawa Technologies ont nécessité plus de 10 ans de recherches menée dans le cadre d’une collaboration entre le CEA et les universités de Cergy et de Tours. En 2013, Pascal Boulanger, ancien chercheur du CEA, crée, avec Ludovic Eveillard, et grâce au système d’essaimage du CEA, Nawa Technologies pour les mettre sur le marché. « Notre dispositif de stockage d’électricité prend à revers l’approche des autres concepteurs de batteries, notamment pour les voitures électriques. Là où ils s’axent sur l’autonomie au détriment de la rapidité de charge et de la longévité, nous nous avons mis l’accent sur ces deux derniers critères », explique Pascal Boulanger. De fait les batteries de Nawa Technologies se rechargent en 10 secondes (contre minimum 20 minutes) et ont durée de vie de près de 20 ans. Une durabilité favorable à l’environnement puisqu’elle permet de générer moins de déchets. Autre aspect bénéfique pour l’environnement : les dispositifs de Nawa Technologies utilisent de l’aluminium, recyclable, et des nanomatériaux à base de carbone végétal, donc renouvelables contrairement au lithium des batteries traditionnelles.
Lancement en 2016
Lauréate de nombreux prix (lire encadré), la société a pu, en juin 2014, effectuer une première levée de fonds de 2,5 M€, complétée par une avance remboursable de la BPI de 1,5 M€. « Cela nous a permis de mettre en place une équipe de 13 personnes, de crédibiliser notre dossier du point de vue commercial et de lancer une ligne pilote de production. » Cette dernière, installée à Rousset, est opérationnelle depuis septembre et produira les premiers prototypes d’ici la fin de l’année. « L’un des avantages, notamment économiques, de cette ligne est qu’elle utilise des machines industrielles déjà existantes ». Si les essais sont concluants, une nouvelle levée de fonds de 25 millions d’euros sera réalisée pour lancer une production de masse en 2016 et embaucher 7 nouvelles personnes. Avec en ligne de mire trois domaines d’application : les réseaux électriques, les transports et les objets mobiles.
Sylvie Martin
oolive