Parité homme-femme, les DRH en parlent

Faut-il de la testostérone pour fonder une boîte ? Lors de la journée de la femme, une soixantaine de DRH de petites et grandes entreprises des Bouches-du-Rhône a débattu de la place des femmes dans l’entreprenariat et de leur rôle dans l’innovation. Si de grandes avancées ont eu lieu ces dernières années, des pans entiers restent à conquérir. Les DRH jouent en ce sens un rôle clé.

« Le genre n’est qu’une des composantes de la diversité. STMicroelectronics est présent dans les pays latins qui ne se caractérisent pas par leur ouverture d’esprit. Nous avons la volonté d’accroître cette diversité dans l’innovation et la recherche. Les femmes sont davantage capables de travailler en réseau », a expliqué Philippe Brun, DRH Monde du Groupe STMicroelectronics (43.000 collaborateurs), invité le 8 mars dernier par connect RH. Le cabinet de conseil en ressources humaines organisait un petit déjeuner sur le thème « Innover et entreprendre se conjuguent aussi au féminin ».

Ainsi, la division R&D de STMicroelectronics qui emploie 1200 collaborateurs dans le monde,  a vu la proportion de femmes augmenter et passer de 15 à 30% aujourd’hui. « Nous avons des programmes spécifiques pour accélérer la parité en Chine, en France et en Italie. Cette problématique est mondiale et nous essayons de mixer les équipes », détaille-t-il. « Les femmes sont parvenues ces dernières années à un bon niveau favorisé par la loi Copé Zimmermann de 2011 sur la mixité. Les quotas étaient indispensables. Les hommes ont permis aux femmes d’évoluer grâce à des DRH attentifs »,  précise Danièle Prieur, avocate et présidente du réseau féminin Altafemina.

Marc Ribas, vice président RH de Gemalto, explique que le leader de la carte à puce compte 71% d’hommes pour 29% de femmes cadres ingénieur. « Quand nous rachetons une société ce quota chute. Les métiers de l’ingénierie sont ouverts à tous. La Chine, l’Inde, la Corée du sud sont arrivés à la parité », précise-t-il. 

Virginie de Barnier, directrice de l’IAE Aix-Marseille, a instauré, non sans difficultés, la parité au sein de son Conseil d’administration. « J’ai subi des pressions des entreprises », avoue-t-elle tout en rappelant que seulement 10% des femmes sont à la tête d’institutions d’enseignement supérieur en France contre 20% dans les autres pays européens.

Chaque trimestre les conférences / petits déjeuners connect RH permettent d’échanger pendant près de deux heures autour d’une question liée aux ressources humaines.

Nathalie Bureau du Colombier

De g. à dte : Marc Low, gérant de connect RH, Philippe Brun, DRH Monde du Groupe STMicroelectronics, Yvon Berland, Président d’Aix-Marseille Université  (AMU) hôte de la conférence au Jardin du Pharo et Virginie de Barnier, directrice de l’IAE Aix-Marseille. ©NBC