Dix mois après le lancement effectif des travaux, les dirigeants de Klépierre et de Montecristo Capital ont posé, ce 23 septembre, la première pierre du centre commercial du Prado, juste en face du stade Vélodrome. Les deux opérateurs qui ont racheté le projet l’an dernier au groupe britannique Doughty Hanson* prévoient de lever le rideau de ce blockbuster de 23.000 m2 GLA le 13 octobre 2017. Longtemps retardé par un recours contentieux, le chantier piloté par Cirmad et GFC Construction (groupe Bouygues) représente un devis de plus de 90 millions d’euros (à titre de comparaison, Hammerson a investi 466 M€ dans la réalisation des Terrasses du Port, complexe trois fois plus spacieux avec 61.000 m2 GLA).
Le centre conçu par le cabinet d'architectes londonien Benoy aura pour locomotive les Galeries Lafayette. L’enseigne du groupe Casino installera un « department store » de 9.400 m2 sur quatre niveaux (dont 6.900 m2 de surfaces de vente). Ce point de vente sera le troisième de l’enseigne dans la cité phocéenne, après les deux voisins du Centre Bourse et de la rue Saint-Ferréol, dans l’hyper centre.
L’écrin certifié BREEAM « Excellent » et C2C (« cradle to cradle », certification basée sur les principes de l’économie circulaire : zéro pollution et 100% de recyclage) regroupera un supermarché alimentaire (2.000 m2), cinq moyennes surfaces - trois magasins d'équipement de la personne de respectivement 950 et 750 et 650 m2, deux magasins des secteurs culture-loisirs de respectivement 1.200 et 900 m2 – et une quarantaine de boutiques (de moins de 300 m2 pour 5.050 m2 au total) ainsi qu’un parking souterrain de 796 places (sur 6 niveaux). A défaut de livrer l’identité des enseignes, les promoteurs ont indiqué qu’ils entendaient miser non pas sur du mass market, mais sur des marques « premium », en accord avec la sociologie des quartiers sud, plutôt huppée.
Plutôt avares en chiffres, les promoteurs ont indiqué qu’ils tablaient sur une fréquentation de 9 à 10 millions de visiteurs par an (avec une ouverture dominicale). Un résultat à comparer aux 12 millions de chalands qui ont visité les Terrasses du Port, au cours de leur première année d’exercice. Jean-Marc Jestin, directeur des opérations de Klépierre a en revanche refusé d’avancer un objectif de rendement locatif. « On a un objectif et on le tiendra », s’est-il borné à dire, précisant « ne pas vouloir faire de pression sur les prix ». Un clin d’oeil appuyé à Hammerson, son concurrent des Terrasses du Port qui selon lui « devra revoir ses baux à la baisse ». Pour le dirigeant de Klépierre, le développement de ce complexe dans les quartiers sud constitue, avec Grand Littoral et le Centre Bourse (dont les travaux d’extension-rénovation sont en voie d’achèvement) l’ultime maillon « de la colonne vertébrale commerciale » déployée par le groupe dans la deuxième ville du pays.
Jean-Raphaël Racine-Grisoli affiche un certain optimisme en rappelant que les commerces du secteur Prado-Michelet réalisent les chiffres d’affaires les plus élevés du pays. Le Monoprix du Prado (4.200 m2 de sv, le plus grand de France), affiche le plus gros chiffre d’affaires de l’Hexagone (53 M€),
Le complexe sera composé de deux bâtiments organisés autour d’un mail ouvert à l’extérieur, surmonté d’une canopée en verre (4.200 m2) qui le protègera des intempéries.
Jacques Poulain
* Klépierre a acquis 60% du projet conjointement avec Montecristo Capital, une société d'investissement immobilier drivée par l’ancien dirigeant de Doughty Hanson, Jean-Raphaël Racine Grisoli.
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