Mobilisés contre le projet de loi El Khomri, les entrepreneurs de l’UPE 13 militent pour la prise en compte des réalités du monde du travail et préconisent plusieurs axes d’intervention.
Si pour nombre de chefs d’entreprise, le projet de loi El Khomri, dans sa version initiale, allait dans le bon sens, la version remaniée ne suscite pas l’enthousiasme. L’UPE des Bouches-du-Rhône se mobilise sur la question alors que démarre le travail sur la proposition de loi. Les entrepreneurs de tous bords se sont ainsi réunis lors d’une conférence de presse pour alerter sur les risques de dérives. «Dans un premier temps, le gouvernement avait pris conscience de la nécessité de moderniser un code du travail déconnecté de la réalité de l’entreprise pour déverrouiller le marché du travail, créer de l’emploi, améliorer la compétitivité des entreprises. Or le projet de loi El Khomri actuel ne permettra pas de relancer la création d’emplois et de richesses » annonce Yohan Bencivenga président de l’UPE 13. Et de renchérir, « en Paca, le taux de chômage des moins de 25 ans atteint, 23 %, les chiffres de l’apprentissage sont en recul. Le code du travail doit être adapté à la société du 21 ème siècle. A l’instar de l’Italie où 300 000 emplois ont été gagnés en 12 mois après sa réforme ». Un avis partagé par l’ensemble du monde économique, des très petites entreprises aux start up en passant par les PME locales. Pour Luc Frison directeur général de SMRI société de mécanique et de robinetterie traditionnelle « les éléments qui nous sont imposés n’ont pas grand chose à voir avec le monde du travail ». Stéphane Pierrot directeur financier de la start up Think & Go partage cet avis. « Société en pleine croissance nous avons un fort besoin de ressources humaines, mais sans forcément posséder la maitrise des timing sur les contrats ». Fort de ce constat, le monde entrepreneurial propose 5 axes pour l’emploi et la croissance, l’augmentation de la flexibilité, un accès privilégié des jeunes à l’emploi, un dialogue social fluide et direct notamment dans les entreprises de moins de 11 salariés, l’allègement des contraintes administratives et le plafonnement des indemnités prudhommales. « Il s’agit pour les entreprises d’avoir plus de visibilité et d’éviter la judiciarisation des contrats de travail » note Odile Tarizzo, membre du conseil exécutif de l’UPE 13 et en charge du paritarisme.
Fabienne Berthet
Photo, les entrepreneurs de l’UPE 13 réunis pour lutter contre la loi El Khomri
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