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Remous dans la croisière à Marseille


Rédigé le Vendredi 28 Mars 2014 par oolive




La Région Provence Alpes Côte d’Azur, au tour de table du vaste projet du projet d’élargissement de la passe nord du port de Marseille, semble hésiter à cofinancer ce projet d’un coût global de 32,7 M€.

L’entretien des lycées, les transports collectifs… La Région PACA aurait d’autres priorités que d’élargir l’entrée Nord du port de Marseille. Son engagement à hauteur de 7 M€ même s’il n’est pas clairement remis en cause fait l’objet de tergiversations qui inquiètent l’ensemble des professionnels de la croisière au moment où l’activité a progressé de 30% dépassant le million de passagers en 2013.

« Si une collectivité se retire, tout le projet est remis en cause. Pour financer les travaux, les armateurs ont accepté 25% d’augmentation de frais portuaires sur 5 ans et programmé leurs escales sur les trois prochaines années. Ils ont déjà enregistré l’an passé une augmentation de 5% des frais de port. Si ce projet n’est pas réalisé, l’Allure of the Seas, un paquebot de 5400 passagers annoncé pour 2015, ne fera pas escale à Marseille. Les élus pensent-ils que seuls les Marseillais feront vivre les nouveaux centres commerciaux des Terrasses du Port et des Voûtes de la Major ? », s’alarme Jean-Philippe Salducci, président de l’Union Maritime et Fluviale de Marseille-Fos.

« Que l’Etat investisse d’abord ! »

Le gestionnaire du Marseille Provence Cruise Center, qui vient tout juste d’achever l’aménagement  d’un second terminal croisière de 3000 m2,s’inquiète des conséquences que pourrait avoir la remise en cause du projet sur l’emploi et les revenus de la région issus de cette activité. « Ce dossier est vital pour le développement du port. Il faut absolument tenir les délais », explique Jacques Massoni, directeur du MPCT. Le chantier d’élargissement de la passe Nord du GPMM devrait durer deux ans pour s’achever en 2016.

Interrogé sur les rumeurs de désistement, le vice président de la Région, Jean-Marc Coppola, s’est expliqué : « Nous considérons ce projet comme indispensable à la fois pour le développement des croisières et pour redynamiser la forme 10. Cependant, rien n’est arrêté en la matière. 7 M€ sont demandés à la Région pour les travaux. C’est une somme conséquente et il serait préférable d’inscrire cet investissement au contrat de plan Etat-Région avec une enveloppe globale pour le port. Nous ne souhaitons pas répondre au coup par coup. Si dans l’acte III de la décentralisation, il y avait eu une clarification du rôle de la Région dans la gestion du port, nous nous serions engagés davantage. Que l’Etat investisse d’abord et nous suivrons ».

Le président du Club de la croisière Jacques Truau rappelle qu’entre « le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2013, l’ensemble des escales ont rapporté 904 millions d’euros à l’économie régionale ». L’élargissement de la passe permettrait d’accueillir des navires par tous temps.  Marseille subit environ 30% d’annulation de ses escales pour  des raisons météorologiques au profit de Toulon représentant un manque à gagner de 130 000 passagers soit une perte de retombées économiques estimées à 13 M€.

Nathalie Bureau du Colombier

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