SERAMM veut sauver des eaux MPM

La gestion des épisodes pluvieux violents reste une problématique récurrente à Marseille, dommageable pour la qualité de l'environnement. La réalisation d'un bassin de stockage sous le stade Ganau la solutionnera en partie.

Il est inimaginable aujourd'hui de refaire l'intégralité du réseau d'assainissement de Marseille pour séparer eaux usées et eaux pluviales. L'ampleur des travaux, leurs coûts et leurs durées mettraient la ville sens dessus-dessous, au grand dam des Marseillais qui subiraient les nuisances du chantier. Mais une "grande" métropole ne peut plus tolérer de voir, après chaque orage violent, ses plages interdites à la baignade ou une partie des eaux rejetées sans traitement dans la calanque de Cortiou, en plein Parc National des Calanques, sa station d'épuration ne pouvant absorber les pointes de vo- lumes. Retenue par Marseille Provence Métropole en octobre 2013 pour gérer et exploiter, par délégation de service public, l'assainissement d'une partie de la Communauté Urbaine (Marseille, Allauch, Septèmes, Carnoux, Le Rove et la zone in- dustrielle de Gémenos), SERAMM, filiale de Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez Environnement), met en oeuvre un projet prévu au Plan Local d'Urbanisme depuis une dizaine d'années. La société investit 60 millions d'euros dans la réalisation d'un bassin de rétention d'une capacité de 50 000 m3.

Réduction des rejets

L'installation de 56 mètres de diamètre et 30 mètres de profondeur, enterrée sous le stade Ganay, devrait solutionner la problématique. Les travaux doivent durer jusqu'en 2017. Pour Yves Fagherazzi, le nouveau directeur général de SERAMM: "Une station d'épuration ne peut pas être dimensionnée pour une vingtaine de pics de volume par an en moyenne. Un bassin supplémentaire apporte une solution. A l'avenir, les eaux y seront recueillies et stockées puis renvoyées vers la station d'épuration Géolide pour y être traitées le calme revenu. Avec cet équipement, les rejets vers Cortiou chuteront de moitié. Le système épuratoire de Marseille redeviendra conforme aux exigences, permettant à MPM de percevoir à nouveau sa prime à l'épuration de l'ordre de 8 millions d'euros par an". Un bâtiment de 400 m2 apparaîtra en surface pour assurer l'exploitation et la maintenance du site. Le projet est soutenu par l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée et Corse.

Jean-Christophe Barla