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Total : une reconversion riche de nouveaux défis


Rédigé le Lundi 8 Juillet 2019 par jcbarla




A la Mède, Total vient de mettre en route sa bioraffinerie avec quelques mois de retard sur le planning initialement prévu. Les promesses d’investissements ont été respectées. L’unité va devoir s’installer maintenant dans son environnement, scrutée par de nombreux regards…

Il aura fallu beaucoup de discussions et de combats jusqu’à cette mise en service, officialisée le 3 juillet par Total : la plate-forme de la Mède est désormais opérationnelle, comme le groupe l’avait promis voici quatre ans, avec son fleuron : une bioraffinerie d’une capacité de 500 000 tonnes par an de biocarburants. Ces dernières semaines, les rejets fréquents à la torchère laissaient entrevoir le déroulement d’essais et l’imminence de son démarrage, non sans susciter quelques récriminations du voisinage. Mais Total dont l’ancienne raffinerie accumulait les pertes annuelles a réussi non seulement à maintenir sa présence au bord de l’étang de Berre, mais à ouvrir ses installations à des perspectives nouvelles. « Les biocarburants sont une énergie renouvelable à part entière et une solution immédiatement disponible pour réduire les émissions de CO2 du transport routier et aérien. Lorsqu’ils sont produits à partir de matières premières durables, comme c’est le cas à La Mède, ils émettent plus de 50% de CO2 en moins que les carburants fossiles. Notre bioraffinerie permettra de produire en France des biocarburants jusqu’alors importés » indique Bernard Pinatel, directeur général Raffinage-Chimie de Total. L’industriel s’engage également à n’utiliser que des huiles végétales certifiées 100% durables par l’Union Européenne (certification ISCC) dont 300 000 tonnes maximum d’huile de palme et 50 000 tonnes de colza français ou des huiles usagées (graisses animales, huiles de cuisson ou résiduelles…). Il publie d’ailleurs sur le site internet de la plateforme de la Mède la provenance de ses huiles de palme. Les associations écologistes le surveilleront de près, en particulier sur les approvisionnements en huile de palme, la délégation régionale de France Nature Environnement évoquant à nouveau « un projet à rebours de l’urgence écologique » dont elle a attaqué en justice en juillet 2018 l’autorisation préfectorale d’exploiter, avec d’autres associations (Ligue de Protection des Oiseaux PACA, Greenpeace et Amis de la Terre).

Annoncé et réalisé

Sur le plan économique, les 275 millions d’euros investis par Total à La Mède devraient impacter longtemps le tissu entrepreneurial local. La transformation du site qui comprend également une ferme solaire, une unité de production de l’additif ADBlue, une plate-forme de logistique et de stockage et un centre de formation, Oleum Sud, a permis, selon le groupe, de concrétiser 140 millions d’euros de commandes auprès de sociétés régionales, en plus des 5 millions d’euros pour la revitalisation du territoire Fos-Etang de Berre (aide à l’implantation de projets industriels, appui à la sous-traitance…). L’ensemble emploiera 250 personnes, une fois les départs sous diverses modalités mais sans licenciement auront été actés. Menacé hier de fermeture, le site est désormais en route pour plusieurs années avec un challenge de taille : trouver ses marchés et respecter tous ses engagements pour un avenir industriel apaisé…

Jean-Christophe Barla

jcbarla



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