290: c’est le nombre de zones d’activités économiques dans les Bouches-du-Rhône. Soit une moyenne de 2,4 par commune. Avec une surface de 26.000 hectares, ce gisement foncier représente à lui seul 70% de la surface régionale dédiée à l’activité. Sur le territoire de l’aire métropolitaine Aix-Marseille, le foncier dédié à l’économie représente près d’un emploi sur deux. « C’est 15 000 hectares d’espaces dédiés à l’économie, soit 1 fois et demi la superficie de la ville de Paris intra-muros », observe Laurent Couture, chargé d’études à l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam).
L’économie productive reste le parent pauvre
Ces chiffres bruts cachent une réalité en clair-obscur. Bon nombre de ces parcs d’activités sont vieillissants (30 ans d’âge en moyenne), avec une offre immobilière obsolète. Et la typologie laisse peu de place aux activités « productives » et industrielles : ces dernières représentent moins de 2 % de la superficie totale du territoire régional, loin derrière le commerce et les bureaux. « L’activité productive et industrielle est le parent pauvre de la disponibilité foncière, on passe après les commerces et les bureaux », témoigne Julien Mongoin directeur du développement du groupe Barjane. La raison de ce décalage ? Sonnante et trébuchante... la valeur locative des bureaux oscille entre 120 et 300 euros HT/m2/an, quand le local d’activités est en moyenne à 80 euros et l’entrepôt logistique à 45 euros HT/m2/an.
Un référentiel régional
A défaut de pouvoir étendre à l’infini les espaces d’activités, la relance passe donc par une amélioration de l’offre existante. Le Var et le Vaucluse ont ainsi posé un premier jalon de la reconquête en lançant des labels de qualité réservés aux parcs d’activités (« Ecovar » et « Ecoparc Vaucluse »). L’ensemble des institutions (Etat, Région, Départements, Agence de l’eau, Ademe, CCI, Chambres des métiers, agences d’urbanisme...) ont décidé d’aller plus loin en élaborant un référentiel régional pour « aménager et gérer durablement un parc d’activités ». Cette méthode est le fil rouge d’un guide* réalisé sous la houlette de l’Agence régionale pour l’environnement (ARPE). Au fil d’une centaine de pages, l’ouvrage propose aux collectivités, aux aménageurs et aux associations d’entreprises différentes pistes à même de renforcer l'attractivité et la qualité des parcs d'activités.
Ceux qui souhaitent s’engager dans la mise en place du référentiel peuvent s’appuyer sur l’ARPE. L’agence propose à une dizaine de volontaires un accompagnement opérationnel afin de les aider dans leur parcours de « performance durable ». Après un état des lieux, les dix parcs d’activités sélectionnés (dépôt des candidatures jusqu’à fin septembre auprès de l’ARPE) se verront proposer des pistes d'amélioration et une évaluation des actions mises en œuvre.
Jacques Poulain
*www.arpe‐paca.org/environnement/pour‐des‐parcs‐d‐activites‐attractifs‐amenageons‐et‐gerons‐durablement_i5881.html
Photo: Plan du projet Cabucelle