L’optique adaptative semble vouée à un bel avenir avec le lancement, à l’Hôtel Technoptic sur le Technopôle de Château-Gombert, de la première plate-forme mutualisée qui fédère à la fois industriels, monde médical et chercheurs. Cette technique, développée par les astronomes pour corriger les perturbations atmosphériques gênantes pour l’observation des étoiles depuis la terre, ne concerne plus seulement l’astrophysique. De nouveaux débouchés voient le jour notamment en ophtalmologie ( où elle permet d’améliorer l’image de la rétine ) dans le domaine des télécommunications, lasers industriels ou de la défense. « Les PME pourront ainsi accéder à des équipements de pointe pour développer de nouveaux produits », précise Jean- Claude Noack, président du pôle de compétitivité Optitec (photonique et imagerie) qui, après « Paca2M » et « Asur », gère cette troisième plate-forme.
Centre de tests pour des marchés applicatifs autres que l’astrophysique
Trois ans et 448 000 € auront été nécessaires pour mener à bien ce projet de la plate-forme européenne mutualisée en optique adaptative (Pemoa) hébergée par Marseille Innovation et cofinancée par l’Europe, l’Etat et les collectivités locales. Coordonnée par l’Onera (1) avec l’appui du LAM (2), la Pemoa associe les compétences et les matériels de cinq entreprises : Alpao, Cilas, Imagine Eyes, Phasis et Shakti.
Cette plate-forme permettra via l’utilisation de trois bancs expérimentaux, de jeter des passerelles entre le monde de la recherche et l’industrie, de démocratiser, d’accélérer les transferts de technolo- gie. Déjà opérationnel, « le banc formation comprend un système d’imagerie rétinienne permettant de réaliser des tests cliniques », explique Sylvain Flory, ingénieur technico-commercial spécialement recruté pour animer la Pemoa. Un système sera dédié aux formations initiales et continues. Quant au banc technologique, livré en 2015, il sera voué à la R&D et à la caractérisation des composants. A peine créée, la Pemoa qui fédère les acteurs de l’optique adaptative de PACA, de Languedoc-Roussillon, de Rhône-Alpes et d’Ile de France, entend constituer un pool de compétences à l’échelle européenne et internationale et espère parvenir à développer trois projets par an. Les matériels seront mis à disposition des entreprises 20 jours par an.
Nathalie Bureau du Colombier
©Pemoa
(1) Office national d’études et de recherches aérospatiales.
(2) Laboratoire d’astrophysique de Marseille