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C’est incontestablement une success story. Les acteurs de la Provence des vins ont changé leur destin depuis une trentaine d’années, par leur vision d’un vin rosé qualitatif, leurs investissements en ce sens, leur compréhension du marché. Leur meilleure façon de « marché » - justement - réside dans la proximité et la maîtrise de tous les segments, de la vente directe à l’export, en passant par la recherche via le Centre d’expérimentation de Vidauban qui agrège tous les savoirs. 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel plus tard, le vin tiré est bu et apprécié dans le monde, portant fièrement les couleurs (rose, blanc, rouge) de la Provence.
« Etre leader est une position, pas une stratégie… ». Alain Baccino, président du Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP), bras armé de la promotion de la filière*, illustre par cette affirmation la vision et l’humilité de la viticulture régionale. Les pieds tanqués dans la terre, les viticulteurs savent que rien n’est jamais acquis, quand bien même les succès s’enchaînent. En fait, selon Gilles Masson, directeur du Centre de recherche et d’expérimentation sur le rosé de Vidauban, créé en 1999 pour mieux comprendre et développer ce vin, en lien avec les producteurs, les négociants et les terroirs, « s’il n’y avait pas eu les vignerons pour investir dans la qualité, le rosé serait resté une mode ». L’orientation ultra-majoritaire du rosé en Provence (89% de la production en AOC) est une volonté stratégique qui nécessite une organisation correspondante dans chaque domaine, dès l’amont sur les choix de cépages (majoritairement grenache, syrah, cinsault), de parcelles, de savoir-faire à la cave, de procédé de vinification, de vendanges la nuit, de matériel, de maîtrise de la température, de la couleur (pâle en Provence), des arômes… Un vin choisi et non subi comme c’est le cas de bien d’autres régions qui le produisent par défaut pour se connecter à une tendance devenue durable et apparemment juteuse.
Le rosé a progressé en effet, selon les précieuses analyses du CIVP, de 10% à 16% de la production nationale tous vins (+ 47%) entre 2002 et 2014, dont 39% issus de la Provence, largement devant les autres AOC, Loire (18%), Rhône (14%), Bordeaux (9%)… De plus, nos rosés sont positionnés en haut de gamme ou luxe accessible, « ce qui permet, à travers des circuits valorisants de distribution, de se démarquer des autres, y compris en terme d’image », explique Eric Dufavet, directeur du Conseil interprofessionnel. « Cette valorisation touche également l’affirmation de la typicité de nos rosés par le prisme des terroirs qui les rendent différents et non reproductibles… ».
(...) LIRE LA SUITE DU DOSSIER DANS BUSINEWS MAGAZINE N°145 DECEMBRE 2015.
Olivier Réal
photo ©OR