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Virbac entame sa mue vers son ambition 2030

Entreprise

           

Spécialisée dans la santé animale, l’entreprise azuréenne enregistre une progression de ses résultats en 2020, malgré les aléas de la crise sanitaire internationale. Elle projette de lourds investissements dans la transformation digitale et la production.


La robustesse de sa trésorerie permet à Virbac de galoper vers de nouveaux projets. (Photo JC Barla)
La robustesse de sa trésorerie permet à Virbac de galoper vers de nouveaux projets. (Photo JC Barla)
Le propos fait rêver dans la morosité de la période actuelle. « Nous avons réalisé une excellente année 2020 grâce à l’engagement de toutes nos équipes et amélioré notre situation financière par la cession de notre filiale Sentinel, le 1er juillet dernier. Notre marché a été résilient et toutes les régions, Asie, Amérique latine, Pacifique, Afrique, Europe, ont bien contribué à nos développements » a confié Sébastien Huron, directeur général de Virbac, en présentant le 17 mars le bilan de l’année écoulée et les perspectives pour 2021. Si le chiffre d’affaires semble en retrait, 934,2 millions d’euros en 2020 pour 938,3 millions d’euros en 2019, le dirigeant du spécialiste des produits pour la santé animale souligne qu’il a progressé de 5,7% à taux et périmètres constants et qu’il en est de même pour le résultat opérationnel courant, en croissance de 37,6%. Les économies générées par la réduction des déplacements et dépenses marketing à cause de la crise sanitaire, l’annulation ou la virtualisation d’événements et le décalage de certains programmes R&D ont permis de réaliser une économie globale de 15 millions d’euros. Les points négatifs concernent le recul des ventes au Chili, en aquaculture, et des retards et ruptures de livraison de vaccins pour chiens et chats à cause d’une rupture de canalisation sur l’usine de Carros qui a nécessité plusieurs semaines de réparation. Mais comme l’endettement chute de 117,2%, la cession de Sentinel ayant rapporté 363,3 millions d’euros, Virbac, fort de cette capacité de trésorerie restaurée, relance un important programme d’investissements.

Un Centre d’excellence en perspective

Soixante millions d’euros par an vont ainsi être engagés sur les deux prochaines années, « au-dessus des niveaux normatifs et réels des années précédentes » souligne Sébastien Huron. La transformation digitale du groupe en est la priorité. Une vision « Virbac 2030 » va progressivement se dessiner sur les prochains mois qui déterminera le détail des projets. Des dossiers ont été déposés auprès du gouvernement dans le cadre du plan France Relance pour voir s’ils pourraient être accessibles à des aides, en particulier sur le renforcement de l’outil de production. « 50% de notre production mondiale s’opère en France », rappelle-t-il, « nous avons toujours fait ce choix. Nous appelons donc les aides publiques de nos vœux ! ». S’il se refuse à préciser la teneur des projets, il annonce que l’usine de Carros doit devenir « un centre d’excellence du vaccin et de la biologie au niveau mondial, avec des fabrications à très haute valeur ajoutée ». Sa mutation représenterait un investissement d’une centaine de millions d’euros sur les huit prochaines années. Virbac n’exclut pas non plus des croissances externes, plutôt sur les Etats-Unis et l’Europe. « Nous sommes à l’affût, mais pragmatiques » indique Sébastien Huron.
 



Rédigé par Jean-Christophe Barla, le Jeudi 18 Mars 2021 | Lu 444 fois