Zoom sur la première plate-forme logistique de Carrefour France

"Caravelle". Voici le nom de code d’un vaste programme de refonte de la logistique nationale du groupe Carrefour qui devrait durer jusqu’en 2017. Le leader de la grande distribution, qui sous traitait depuis 2003 l’alimentation de ses hypermarchés, s’apprête à reprendre en main cette logistique. A Saint-Martin de Crau, on s’attend à une restructuration en profondeur de la supply chain.

La logistique des hypermarchés Carrefour, sous traitée depuis 2003 aux grands noms de la logistique (ID Logistics Kuehne et Nagel), s’apprête à être de nouveau intégrée dans le cadre de « Caravelle ». Ce programme a débuté en 2013 et il durera jusqu’en 2017. La plate-forme logistique Carrefour de Saint-Martin de Crau, première en France pour le leader de la grande distribution (12 500 références stockées sur 78 000 m2), devrait donc devenir au cours des années à venir ce qu’on appelle dans le jargon « HSPC » (hypermarché, supermarché, proximité, et cash & carry). « C’est un énorme projet. L’objectif étant de rapprocher les entrepôts des magasins et donc des clients », explique Frédéric Armand, responsable d’exploitation de l’entrepôt épicerie de St Martin de Crau. Le site de 20 ha, géré par Logistique Comptoir Moderne (LCM) s’articule autour de deux bâtiments, un pour l’épicerie (40 000 m2) l’autre pour le stockage des produits frais (38 000 m2).

100 000 colis préparés par jour

« 22% des produits vendus tous les jours dans les magasins Carrefour en France transitent par la plateforme logistique LCM de Salon-de-Provence. Nous avons également 15000 m2  Grans pour la brasserie (confiés à ID Logistics, ndlr) et 28 000 m2 à Nîmes », souligne Frédéric Armand qui, en amont, réceptionne les marchandises des industriels puis alimente ainsi 530 magasins du groupe Carrefour situés dans un périmètre allant de Menton à la Corse en passant par Briançon, Valence et Lyon. « Chaque jour, nous préparons en moyenne 100 000 colis et nous manutentionnons 70 000 palettes », précise encore Frédéric Armand. Pour les produits frais, la logistique se fait en flux tendus sur 12 000m2. Dans cet entrepôt où la température se situe entre 1 et 3°C, quelque 220 personnes préparent les palettes de yaourts, fromages, charcuteries et autres jus de fruits. Pour une salade par exemple, seulement deux jours s’écoulent entre la cueillette et la mise en magasin. Frédéric Armand manage de son côté 210 personnes pour gérer l’entrepôt épicerie. Le chiffre d’affaires annuel de la plate-forme dépasse le milliard d’euros. Quand au bénéfice. Il n’y en a pas. « Nous sommes un centre de coûts pas de bénéfice », conclut Frédéric Armand.

Nathalie Bureau du Colombier
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