Menu

Prévention du suicide : ​le tribunal de commerce de Marseille rejoint l’APESA


Rédigé le Mardi 26 Septembre 2023 par Nathalie Bureau du Colombier


Afin de prévenir les suicides des chefs d’entreprise dans le cas de liquidations judiciaires, le tribunal de commerce de Marseille s’est engagé, le 25 septembre 2023, aux côtés de l’Apesa, association d’aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë, pour détecter leur état de détresse.


Marc Binié, Apesa, Jean-Marc Latreille, Tribunal de commerce de Marseille et Bertrand Bigay, Apesa Provence. ©NBC
Marc Binié, Apesa, Jean-Marc Latreille, Tribunal de commerce de Marseille et Bertrand Bigay, Apesa Provence. ©NBC
Identifier un entrepreneur en détresse absolue lors d’une procédure de liquidation judiciaire et éviter qu’il commette l’irréparable, c’est l’objectif de l’association d’aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë (Apesa). « Tous les jours, nous recevons au tribunal des entreprises en difficulté et je peux vous dire que je n’ai jamais serré la main d’une personne morale. Les problèmes rencontrés dans l’entreprise génèrent des problèmes d’hommes. L’Apesa, c’est une sorte de défibrillateur psychique, un extincteur. La plupart du temps, il est dans un coin de la pièce mais ne sert pas. Nous sommes des sentinelles », explique Marc Binié, greffier associé du tribunal de Saintes. 
Cofondateur de l’Apesa en 2013, il a construit un véritable dispositif d’alerte et de prise en charge rapide des chefs d’entreprise en détresse en formant des psychologues et psychothérapeutes et également les praticiens des procédures collectives et des conseils des entreprises à la détection des signes de crise suicidaire. 
En dix ans, 5 700 sentinelles ont été formées (des juges, des avocats, des greffiers) et 6 500 chefs d’entreprises ont été pris en charge en France. 

479 liquidations judiciaires en 2022

Marc Binié, Apesa, Jean-Marc Latreille, Tribunal de commerce de Marseille et Bertrand Bigay, Apesa Provence. ©NBC
Marc Binié, Apesa, Jean-Marc Latreille, Tribunal de commerce de Marseille et Bertrand Bigay, Apesa Provence. ©NBC
 A la clé, de nombreux drames évités. Après la fin des aides de l’État, qui a permis lors de la crise sanitaire, la survie artificielle de nombreuses entreprises, les liquidations repartent à la hausse.

A Marseille, 479 jugements de liquidations ont été prononcés en 2022 contre 332 en 2020. Face à ce rebond des procédures collectives, des hommes et des femmes en détresse. « Quand un chef d’entreprise éclate en sanglots, vit des moments très difficiles, nous nous sentons parfois démunis. Nous nous sommes engagés auprès de 60 000 Rebonds une association qui aide les chefs d’entreprise à rebondir après une liquidation et aujourd’hui, avec l’Apesa, nous allons former une vingtaine de juges consulaires bénévoles sur 80 », précise Jean-Marc Latreille, président du Tribunal de commerce de Marseille qui a rejoint le dispositif le 25 septembre dernier. 

Ainsi, la juridiction commerciale marseillaise vient grossir les rangs d’Apesa Provence qui fédère depuis 2016 les tribunaux d’Aix, de Salon et de Tarascon. « En 2022, 81 fiches d’alerte ont été ouvertes en Provence et 79 au 25 septembre 2023, soit une hausse de 58% à date. Parmi les symptômes ressentis l’épuisement, les troubles du sommeil », souligne Bertrand Bigay, entrepreneur et président d’Apesa Provence. 




Nathalie Bureau du Colombier




Abonnement en ligne
à Businews le Mag