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​ArcelorMittal Méditerranée entame la première étape de sa décarbonation


Rédigé le Vendredi 24 Février 2023 par Nathalie Bureau du Colombier


ArcelorMittal Méditerranée annonce le redémarrage au printemps prochain du deuxième haut fourneau arrêté en décembre dernier. L’usine sidérurgique de Fos a présenté, le 22 février 2023 ; son programme d’investissements pour réduire de 35% ses émissions de CO2 en 2030. 73 M€ vont être engagés dans une première phase qui s’achèvera en 2024.


Le chantier de construction du four à poche a débuté. Sa mise en service est prévue entre janvier et mars 2024 pour un investissement de 73 M€. ©NBC
Le chantier de construction du four à poche a débuté. Sa mise en service est prévue entre janvier et mars 2024 pour un investissement de 73 M€. ©NBC
Remplacer progressivement le charbon, combustible fossile, dans le process de production des aciers pour réduire les émissions de CO2. Le challenge que s’apprête à relever par ArcelorMittal Fos va marquer, selon le directeur du site Bruno Ribo, l’histoire industrielle de Fos-sur-Mer.  Ce chantier pharaonique de décarbonation du site a démarré en 2022 au cœur même de l’acierie. Les premiers travaux de génie civil ont débuté sur une plate-forme de 4 000 m2 où sera construit un four à poche d’une puissance de 50 MW. « Pour fabriquer de l’acier liquide, nous pouvons utiliser de la fonte liquide ou de l’acier recyclé, des ferrailles à refondre. Le four poche permet d’incorporer plus d’aciers recyclés et moins de fonte liquide », résume Christian Vromen, responsable décarbonation-étape 2030. Ce four à poche sera inséré entre deux étapes clés process, entre la fabrication de l’acier liquide et les coulées continues quand l’acier se solidifie.

​73 M€ pour augmenter la part des aciers recyclés

Bruno Ribo, directeur d’ArcelorMittal Méditerranée ©NBC
Bruno Ribo, directeur d’ArcelorMittal Méditerranée ©NBC
La mise en service de ce four à poche est prévue entre janvier et mars 2024 pour un investissement révisé à la hausse de 60 à 73 M€. Le sidérurgiste devrait bénéficier d’un soutien de l’Ademe à hauteur de 15 M€. Ce procédé va permettre de multiplier par cinq les quantités de ferrailles à horizon 2025/2027. « Plus d’acier recyclé, c’est moins de fonte et moins de CO2 », ajoute Christian Vromen. De 2 T de CO2 émises par tonne d’acier produite en 2018, l’aciérie entend passer à 1,75 T en 2025 en injectant 10% d’acier recyclé pour 90% de fonte. Une nouvelle étape, en 2030, vise l’abaissement à 1,3 T de CO2 produite par tonne d’acier en portant à 30% la part des aciers recyclés. 

​Sept ans de vie pour le deuxième haut fourneau

Une deuxième phase clé portera sur le remplacement en 2030 du deuxième haut fourneau qui se prépare à redémarrer en avril prochain après quatre mois de suspension en raison de la hausse des coûts de l’électricité. A terme, ArcelorMittal devrait donc devenir une « aciérie hydride » avec un haut fourneau traditionnel et un four à arc électrique hors normes de 300 MW en 2030.
« Avec une capacité installée de 2MT, il n’existe que trois fours de ce type dans le monde », souligne Bruno Ribo. L’investissement évalué aujourd’hui à 100 M€ demeure à ce stade conditionné au soutien financier de la France et de l’Europe. La montée en puissance des aciers recyclés et le remplacement partiel du charbon par de l’électricité aura un impact sur la structure des trafics portuaires de Marseille-Fos. Dès 2023, les importations au quai minéralier devraient chuter de 26% des tonnages à 5,6 MT. A l’inverse, la part des importations de ferrailles pourrait selon nos sources faire un bond de 66 600 T à 550 000 T entre 2023 et 2026. 

Sur la zone de Fos, sur les 10 millions de tonnes équivalent CO2 émises chaque année, 7,5 MT proviennent d’ArcelorMittal pour produire 4 MT d’acier.




Nathalie Bureau du Colombier




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