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Alteo purifie en amont ses rejets en mer avec Veolia


Rédigé le Lundi 7 Septembre 2020 par Jean-Christophe Barla


Conçue, réalisée et exploitée pour les trois prochaines années par Veolia, la nouvelle station de traitement biologique des effluents liquides d’Alteo a été inaugurée le 4 septembre à Gardanne.


La nouvelle unité jouxte la station inaugurée en mars 2019
La nouvelle unité jouxte la station inaugurée en mars 2019
« Alteo, un rejet enfin aux normes ! » s’était réjouie dès juin France Nature Environnement qui n’a pas ménagé ces dernières années Alteo et ses rejets de « boues rouges », pourtant arrêtés depuis 2015. Le leader mondial des alumines de spécialité devait encore se mettre en conformité sur ses rejets liquides en matière de demande biologique en oxygène (DB05) et de demande chimique en oxygène (DCO). Un manque sur lequel l’association écologiste ne cessait de le traquer alors qu’Alteo réussissait à traiter 99% de ses résidus liquides avec son installation opérationnelle depuis 2019. La station de traitement biologique, inaugurée le 4 septembre, permet donc désormais à l’industriel de Gardanne d’atteindre des eaux résiduelles respectueuses à 100% des exigences réglementaires. L’investissement, voisin de 6 millions d’euros, est porté par Alteo avec l’appui de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, mais il a été conçu et réalisé par Veolia, chargé de son exploitation et de sa maintenance pour les trois prochaines années.

Une construction en temps record

« C’est l’aboutissement d’un long travail de collaboration avec Alteo, souligne Philippe Bourdeaux, directeur de Veolia Eau Méditerranée, en rappelant qu’avant de construire cette unité, un pilote avait permis d’expérimenter le procédé. Entre études et travaux, il a fallu 14 mois ». Pour Frédéric Ramé, président d’Alteo, l’accumulation des contraintes n’a jamais été un motif de renoncement de l’entreprise aux 226 millions d’euros de chiffre d’affaires à réduire son empreinte environnementale. Environ 36 millions d’euros ont été en effet dépensés dans ce seul domaine depuis sept ans à travers les filtres-presses et les unités de traitement. « L’aventure a été semée d’embûches et d’obstacles, nous aurions pu abandonner, mais nous avons su trouver et développer des solutions dans un calendrier serré grâce au travail extraordinaire de nos équipes ». Un argument prolongé par Bruno Arnoux, secrétaire du comité social et économique, au nom des salariés d’Alteo, ainsi que par Hervé Granier, le nouveau maire de Gardanne et François Blanc, directeur du Parc National des Calanques, qui s’est félicité que, malgré nombre d’incompréhensions, sa structure ait su fixer à Alteo des « objectifs de résultats » et obtenir de sa part « des progrès significatifs ».

Préserver l’avenir

Un autre défi reste maintenant à relever : garantir la pérennité du site à longue échéance. Depuis décembre 2019, Alteo est en redressement judiciaire. Huit repreneurs potentiels (dont deux sur un dossier commun) se sont manifestés auprès du Tribunal de Commerce de Marseille qui devra décider en octobre de son devenir. Tous ne prévoient pas dans leur plan de conserver l’intégralité des activités, quitte à mettre en péril, selon les syndicats, la moitié des 500 emplois de l’usine en cessant l’extraction d’alumine en amont selon le procédé historique « Bayer ». La perspective inquiète. Parmi les préalables à la préservation de l’avenir, le renouvellement de l’autorisation accordée jusqu’en juin 2021 au site de Mange Garri où sont stockés les résidus solides de bauxite, issus des filtres-presses, depuis l’arrêt des rejets en mer. Le sous-préfet d’Aix-en-Provence, Serge Gouteyron, a affirmé que l’Etat a pris la main sur le dossier pour aboutir. « Nous serons aussi médiateur afin de faire le lien avec les oppositions d’où qu’elles viennent » a-t-il assuré, en rappelant qu’il avait constaté lui-même qu’en sept ans de fonction sur ce territoire, Alteo avait constamment investi dans des améliorations.




Jean-Christophe Barla




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