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Les MIA's, un savoir-faire marseillais pour l'Afrique


Rédigé le Vendredi 12 Septembre 2025 par Fabienne Berthet


Société de conseil et de service créée en 2017, les MIA’s (les Marseillais de l’Immobilier en Afrique) ont pour ambition d’accompagner les entreprises européennes dans leur développement en Afrique francophone subsaharienne tout en s’adossant aux entrepreneurs locaux.


Renaud Tarrazi, Geneviève Langlois et Antoine Viallet, les MIA's (Marseillais de l'immobilier en Afrique). © MIA's
Renaud Tarrazi, Geneviève Langlois et Antoine Viallet, les MIA's (Marseillais de l'immobilier en Afrique). © MIA's

« Nous voulons observer, comprendre, et proposer des solutions utiles, pas importer des modèles », insiste Antoine Viallet en charge des MIA's (les Marseillais de l'immobilier en Afrique), une  structure réunissant des professionnels provençaux de l’immobilier et de la construction. Après plusieurs dizaines de voyages exploratoires, les MIA's se sont installés à Abidjan en 2024. « La Côte d’Ivoire est emblématique de la dynamique africaine. Abidjan est passée de 160 000 habitants à l’indépendance en 1960 à près de 6 millions aujourd’hui. La ville illustre les défis d’urbanisation à grande vitesse », développe Antoine Viallet.

« On peut intervenir sur de nombreux aspects, foncier, juridique, urbanisme », résume Geneviève Langlois, conseil en investissement immobilier, frappée par la vitesse de développement observée sur le terrain. Le modèle d'organisation des MIA's s’inspire du Club de l’immobilier de Marseille, qui réunit sous une même bannière l’ensemble des acteurs de la chaîne : promoteurs, architectes, urbanistes, paysagistes, investisseurs. « Ces métiers sont imbriqués. Nous avons transposé en Afrique cette idée de travailler ensemble, en équipe, en meute », explique Renaud Tarrazi, architecte et fondateur du cabinet MAP, associé du projet. Cette approche intégrée a permis aux MIA's de remporter en 2019 un appel d’offres de l’IRD (institut de recherche et de développement) face à de grands cabinets parisiens.

Créer de la circulation d'idées

Actuellement, les MIA's, qui fonctionnent comme une plateforme, revendiquent une capacité à répondre à la quasi-totalité des enjeux liés à l’immobilier et à la ville durable. Parmi les projets récents, une opération à Douala au Cameroun pour une SCI privée, de 12000 m² de plancher, qui associe logements, bureaux et commerces dans le quartier de Bonapriso. Le collectif a également acquis le marché de la construction d'une gare routière à Cotonou au Bénin, en groupement avec SETEC, pour la Société immobilière d'aménagement urbain (SImAU). « Le concept architectural s'inspire de l'architecture tropicale et favorise l'utilisation de matériaux locaux, notamment le bois, afin de créer un environnement fonctionnel esthétique et durable », expose Renaud Tarrazi.

Ce type de démarche illustre bien la valeur ajoutée des MIA's : assembler des compétences européennes et africaines, et observer les pratiques locales pour imaginer une urbanisation durable. « Nous voulons être une plateforme de compétences, capable de mettre autour de la table les bons profils et d’apporter un cadre de travail sécurisé. L’enjeu est double : aider les Européens à investir dans un contexte complexe et permettre aux entrepreneurs africains de structurer leur activité professionnelle » détaille Geneviève Langlois.
Dans ce mouvement, Marseille joue un rôle clé. Ville carrefour, historiquement tournée vers la Méditerranée et l’Afrique, elle dispose d’une expertise et de réseaux précieux. « Marseille a beaucoup à offrir aux Africains : créer de l’emploi et du business, certes, mais surtout de la circulation d’idées », rappelle Renaud Tarrazi. Au-delà de l’ingénierie urbaine, les MIA's revendiquent une démarche humaine. « Se sentir vivant et utile, dans le partage et la transmission », conclut Antoine Viallet.




Fabienne Berthet




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