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La Mutualité française met la solidarité en haut de l'affiche de son congrès national


Rédigé le Lundi 5 Septembre 2022 par Frédéric Dubessy



Dominique Joseph (secrétaire générale), Eric Chenut (Président) et Jean-Paul Benoît (Président Sud) placent le congrès national de la Mutualité française sous le signe de la solidarité (photo: F.Dubessy)
Dominique Joseph (secrétaire générale), Eric Chenut (Président) et Jean-Paul Benoît (Président Sud) placent le congrès national de la Mutualité française sous le signe de la solidarité (photo: F.Dubessy)
"La France n'a pas assez investi dans son système de santé, elle l'a donc déréglé", regrette Eric Chenut. Arrivé dans la cité phocéenne à quelques jours de l'ouverture de son Congrès national (7 au 9 septembre 2022), le président de la Mutualité française a voulu, lundi 5 septembre 2022, fixer les enjeux de cette manifestation qui revient à Marseille, au Parc Chanot, après soixante-huit ans d'absence.

2 000 participants sont attendus pour cette quarante-troisième édition a été placée sous le thème "Mutualités: territoires d'engagements pour l'entraide et les solidarités".

"Dans de nombreux territoires, il existe des zones sans blouses blanches et l'espérance de vie sans incapacité est non seulement faible, mais nous constatons un écart de treize ans entre les plus pauvres et les plus riches", souligne Eric Chenut. Son président pour la région Sud, Jean-Paul Benoit relève "des dépassements d'honoraires ici parmi les plus importants de France" et "150 postes vacants dans l'APHM (NDLR: Assistance publique - Hôpitaux de Marseille) dont cinquante médecins, dans la seconde ville de France !" d'après des chiffres publiés en mars 2022. Il a constaté que "plusieurs hôpitaux ont dû fermer les urgences à certaines périodes, alors qu'il s'agit du filet de sécurité ultime."

Les jeunes inquiets de la robustesse du système de santé

Selon Eric Chenut, "les inégalités vont encore plus s'accentuer (...) pour prendre le virage de la santé environnementale, endiguer le changement climatique, il va falloir changer profondément nos modes de consommation". Militant pour un réinvestissement dans la médecine de ville avec une revalorisation de certains actes et un choc de simplification de la tarification, il en appelle à "sortir de la logique comptable ". Le président national traduit cela par un slogan: "Il faut accepter de dépenser plus pour dépenser mieux.".

Il en est d'autant plus persuadé que "les jeunes s'inquiètent de plus en plus de la robustesse de notre Sécurité sociale. Ils sont prêts à être solidaires, mais ils veulent être rassurés sur la pérennisation du système de santé."

"Nous avons voulu un congrès où la question de l'engagement des hommes et des femmes soit au centre du débat. L'histoire de la mutualité a toujours été de s'adapter et de construire en proximité les solutions", lance Eric Chenut. La manifestation accueillera ainsi "des regards extérieurs" avec la présence d'élus locaux, de médecins, de chercheurs, d'acteurs de l'Economie sociale et solidaire, de partenaires sociaux. Lors d'un forum des engagements, comme le souligne Dominique Joseph, secrétaire nationale de la Mutualité française,l vont partager leurs expériences. "Les employeurs sont de plus en plus sensibilisés à ces enjeux, que ce soit en santé ou en prévoyance", constate Eric Chenut.




Frédéric Dubessy




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