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Grégory Mayeur, directeur de Satys Services : "Notre détermination à aboutir n'est pas écornée !"


Rédigé le Lundi 29 Novembre 2021 par Jean-Christophe Barla


Pour le directeur de Satys Services, Grégory Mayeur, la décision de suspendre le projet de nouvelle unité à Marignane (15 millions d’euros d’investissement prévus) a été « extrêmement compliquée à prendre ». Mais la détermination de réussir à positionner au plus près d’Airbus Helicopters un site ultra-moderne, sécurisé et exemplaire sur le plan environnemental, reste identique.


Grégory Mayeur s'est engagé auprès des 120 salariés de Satys STM à Marseille à trouver "une solution claire et viable" (Photo Satys)
Grégory Mayeur s'est engagé auprès des 120 salariés de Satys STM à Marseille à trouver "une solution claire et viable" (Photo Satys)
« Le refus du maire de Marignane d’accueillir notre projet sur le parc des Florides a été vécu comme un choc, explique Grégory Mayeur, directeur général de Satys Services. Sa volte-face est incompréhensible. Depuis trois ans, nous nous battions pour ce projet en partageant avec toutes les composantes du territoire, les services de l’Etat, la Métropole, la commune… Chacun soutenant notre implantation, nous n’avions jamais eu l’ombre d’un doute, nous envisagions même de poser la 1ère pierre en janvier 2022. Mais à partir de septembre, notre dossier a été instrumentalisé par des associations. La décision de le suspendre a été extrêmement compliquée à prendre, elle est lourde de conséquences potentielles pour notre entreprise et la filière aéronautique, mais notre volonté est d’apaiser les esprits, de retrouver une harmonie dans les discussions et de se pencher au plus vite sur une alternative. Nous n’en avons pas aujourd’hui, mais nous tenons absolument à en trouver une, pour nos 120 salariés de Satys STM à Marseille, très inquiets pour leur devenir. On n’a pas le droit d’opposer industrie et environnement à un moment où la France veut se réindustrialiser et où l’industrie aéronautique, malmenée par la crise sanitaire, a besoin de projets ambitieux pour se relancer. Nous projetions avant la COVID 19 d’investir 15 millions d’euros. Malgré cette crise, Satys a maintenu son projet. C’est une grave erreur de vouloir le sacrifier pour des raisons qui nous échappent ». Imaginé pour l’aéronautique, éligible aux dossiers ICPE, le parc des Florides était approprié, mais le classement « Seveso », même « seuil bas », a effrayé des riverains et le maire a préféré miser sur l’appui de sa population plutôt que sur une usine 4.0 qui aurait accru l’attractivité de cette zone et l’image de sa ville comme cœur aéronautique des Bouches-du-Rhône puisqu’elle abrite déjà Airbus Helicopters et ses 8 000 salariés.

Une alternative complexe à rechercher

« Notre usine sera aux normes les plus strictes en termes de sécurité et de protection de l’environnement. Nous avons inauguré notre dernier site Satys de traitement de surface en région parisienne en 2015. Pour rassurer, nous avons proposé sa visite, en précisant que Marignane intègrerait des technologies encore plus récentes. Le commissaire-enquêteur est venu. Les associations ont refusé en octobre » indique le directeur. A ce jour, les alternatives semblent complexes à trouver, compte tenu des critères posés : afin de ne pas perdre le savoir-faire de salariés qui refuseraient un transfert vers un lieu trop éloigné du site actuel du nord de Marseille, Satys recherche un terrain à proximité (Marignane était à moins de 20 kilomètres). Le groupe veut également être près de son principal client Airbus Helicopters. « Nous nous sommes engagés auprès des salariés à rechercher une solution claire et viable. Satys qui compte plus de 300 personnes en Provence veut inscrire son expansion dans le long terme. Notre détermination à aboutir n’est pas écornée. Nous espérons la trouver avec les services de l’Etat, remarquables dans notre accompagnement depuis le début. Mais parallèlement, nous devrons réfléchir avec eux au futur de notre usine marseillaise qui devait fermer fin 2022, après le transfert vers Marignane. Nous devons pouvoir continuer à produire au-delà, jusqu’à la mise en service d’un nouvel outil industriel. Il importe d’explorer collectivement une solution rapide pour sauver 120 emplois. Toutes les bonnes volontés qu’elles viennent de l’Etat, du territoire, des clients… sont bienvenues ».




Jean-Christophe Barla




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