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Etre engagé pour agir ou agir pour être engagé ? Ou comment "convertir la colère en quelque chose de beau »…


Rédigé le Vendredi 3 Septembre 2021 par Marie-Odile Helme


Sur ce plateau passionnant, organisé pendant le Forum des Entrepreneurs 2021, on a beaucoup parlé des nouvelles formes d’activisme et de leurs impacts sur notre société. Certes les lignes bougent, mais le temps presse.


Le plateau sur l’activisme et l’engagement, en partenariat avec le magazine So Good animé par Marie Arquié et Stéphanie Ampart. Photo©MOH
Le plateau sur l’activisme et l’engagement, en partenariat avec le magazine So Good animé par Marie Arquié et Stéphanie Ampart. Photo©MOH
L’anecdote est instructive. Quand Stéphanie Ampart qui s’occupe de So Good, magazine 100% sans pub, né d’une communauté (So Press, Ulule..) trois mois avant le confinement, est revenue en France d’une année  de travail aux USA dans le cadre de l’Obama Foundation, on lui a demandé de ne pas utiliser le terme « activiste » ! « Pourquoi ? Je me suis appropriée ce mot qui mêle cœur et action, on connecte les gens pour être tous ensemble », rétorque-t-elle en lançant le débat. Pour sa part, Alice Barbe, activiste et entrepreneure sociale, co-fondatrice de l’ONG internationale Singa qui milite pour l’inclusion dans la société des personnes migrantes et réfugiées a réagi avec force : « Je fais partie des gens très en colère, on voit les génocides, les horreurs… L’activisme vient de là. Il faut repenser la migration. Singa a été créée avec trois bouts de ficelle, puis peu à peu, on a monté un réseau d’incubateurs dans 10 pays d’Europe pour les entrepreneurs migrants. Il s’agit de convertir la colère en quelque chose de beau ». Résultat, un impact réel avec une communauté de 50 000 personnes en Europe qui créent des projets tous azimuts.  
Vrai impact aussi pour Thomas Landrain, co-fondateur en 2018 et CEO de Just One Giant Lab (JOGL), communauté scientifique hors normes de 6 000 experts et volontaires, qui se définit comme biologiste- activiste. « Le parcours des chercheurs classiques est empreint du syndrome de super-héros, ils pensent qu’ils peuvent tout faire en ne travaillant qu’entre eux !  Mais non, j’étais frustré de ne pas travailler avec les autres. C’est ainsi que j’ai monté la Paillasse il y a 12 ans, d’abord dans un squat ». Conséquence, la start-up Pili est sortie de ce squat pour devenir une référence dans la production de colorants écologiques, et le modèle de la Paillasse, installé par la suite à Paris s’est exporté dans une dizaine de pays.  
Sortir du diplôme, de l’institutionnel, des limites, des us et coutumes pour ouvrir les possibilités à tous… Tel était le propos militant de ces intervenants engagés, convaincus « qu’on peut changer le système ».  Laissons le mot de la fin à Alice Barbe avec le titre de son dernier livre, plus parlant que bien des discours : « On ne nait pas engagé, on le devient ».




Marie-Odile Helme




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