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GazelEnergie et Hy2gen veulent faire de la centrale de Gardanne le creuset des énergies vertes


Rédigé le Vendredi 17 Septembre 2021 par Jacques Poulain


GazelEnergie et Hy2gen vont investir 460 millions d'euros pour développer une unité de production d'énergies décarbonées sur le site de l'ancienne centrale à charbon de Gardanne-Meyreuil.


De g. à dr. : Philippe Korcia, Pdt de l'UPE 13, Jean-Luc Chauvin, Pdt de la CCIAMP, Jean-Michel Mazalerat, Pdt de GazelEnergie, Jean-Pascal Gournès, maire de Meyreuil, Cyril Dufau-Sansot, Pdt de Hy2gen, Anne-Claudius Petit, présidente de la commission transition énergétique de la région Sud
De g. à dr. : Philippe Korcia, Pdt de l'UPE 13, Jean-Luc Chauvin, Pdt de la CCIAMP, Jean-Michel Mazalerat, Pdt de GazelEnergie, Jean-Pascal Gournès, maire de Meyreuil, Cyril Dufau-Sansot, Pdt de Hy2gen, Anne-Claudius Petit, présidente de la commission transition énergétique de la région Sud
« L’hydrogène sera la source d’énergie de demain », prédisait Jules Verne dès 1875, dans « L’île mystérieuse ». Un siècle et demi plus tard, la prophétie de l’auteur de « 20.000 lieues sous les mers » est en passe de se réaliser dans l’ancien bassin minier provençal. Après le charbon, la centrale thermique de Gardanne sera en effet bientôt l’un des fleurons de la production d’énergie décarbonée. Telle est l’ambition du projet « HYNOVERA » présenté ce vendredi 17 septembre au siège de l’UPE 13 à Marseille par Jean-Michel Mazalerat, président de GazelEnergie et Cyril Dufau-Sansot, président de Hy2gen, en présence du maire de Meyreuil, Jean-Pascal Gournès et des représentants du monde économique métropolitain, Philippe Korcia président de l’UPE 13 et Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP. 
Les deux industriels prévoient d’investir 460 millions d’euros dans le développement d’HYNOVERA, une unité produisant du carburant de synthèse renouvelable et de l’hydrogène vert sur le site de l’actuelle centrale à charbon. A la clef, une cinquantaine d’emplois pourraient être créés compensant le traumatisme provoqué par l’arrêt définitif de la centrale en 2022 et ses conséquences sociales (98 postes supprimés).

Des avions et des navires alimentés en carburant renouvelables

Pour mener à bien ce projet,  GazelEnergie et Hy2gen tablent sur l’aide de Bruxelles et de Paris avec deux guichets : le dossier a été retenu par l’Europe dans le cadre du programme IPCEI (Important Projects of Common European Interest) et l’Ademe au titre de l’appel à projets « briques technologiques H2 ». « Cela devrait nous permettre de couvrir environ 20 à 30% de l’investissement total », annonce Jean-Michel Mazalerat. 
Le groupe allemand Hy2Gen, dont la filiale française est installée à Aix-en-Provence, déploiera une solution innovante pour produire à l’échelle industrielle à la fois du e-kérosène renouvelable - du SAF (Sustainable Aviation Fuel) - pour l’aviation et du e-méthanol pour le transport maritime (avec Corsica Ferries). « Ces deux carburants verts seront synthétisés à partir de la ressource en biomasse de la centrale et de l’hydrogène vert provenant d’un életrolyseur fonctionnant avec de l’électricité 100% renouvelable garantie par un contrat de PPA (Power Purchase Agreement) à long terme », explique Cyril Dufau-Sansot. « GazelEnergie fournira l’hydrogène et Hy2gen le transformera en carburant de synthèse renouvelable », précise Jean-Michel Mazalerat, le président de GazelEnergie propriétaire de la centrale de Gardanne.

Ecosystème local

Le maire de Meyreuil voit dans ce projet « la première concrétisation du Pacte territorial de reconversion du bassin Gardanne-Meyreuil après la décision de l’Etat de fermer la centrale à charbon ». Une décision brutale mal vécue à l’époque par les acteurs de l’ancien bassin minier « On n’avait pas besoin de ça. Et on a bien compris que l’Etat ne serait pas aussi présent que lors de la fermeture de la mine », soupire l’édile. Qui préfère positiver avec « un projet de reconversion tournée vers la transition écologique qui préserve l’ADN industriel de sa commune ». 
Jean-Luc Chauvin de son côté se réjouit de l’émergence « de ce symbole de la réindustrialisassions du pays » dans un territoire dont le paysage porte encore la marque de plus d’un siècle d’exploitation du charbon.  
Philippe Korcia se félicite quant à lui « de cet exemple de synergie entre un investisseur majeur venu s’implanter sur un bassin économique en reconversion et un écosystème local performant dans une filière eau et énergie d’excellence ».

Synergies industrielles

GazelEnergie regarde au delà d’HYNOVERA. « On souhaite que ce projet donne envie à d’autres industriels de venir sur le site pour développer des projets de transition énergétique », affirme son président. L’industriel filiale du groupe tchèque EPH envisage de mettre une partie des 98 ha du site de la centrale à disposition de partenaires. « Les entreprises devront s’inscrire dans une logique de décarbonation de leur process industriels en consommant des utilités vertes : chaleur, hydrogène, gaz, électricité..., produites par les activités existantes ou les projets que nous portons », déroule Jean-Michel Mazalerat. La première déclinaison de cette essaimage pourrait se concrétiser SOFEB, industriel aubagnais qui prévoit d’installer une scierie. « les déchets de bois de cette unité pourrait alimenter la centrale biomasse », précise le dirigeant. Une proximité qui pourrait par là même favoriser l’émergence d’une filière bois régionale. Et permettre au bassin minier de tourner la page du charbon en douceur. 




Jacques Poulain




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