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« Les élus doivent monter en compétence. La bonne volonté ne suffit pas face à la complexité des politiques publiques et à la demande des citoyens »


Rédigé le Jeudi 6 Mai 2021 par Fabienne Berthet


Forte de son expertise au sein du cabinet de Jean-Claude Gaudin où elle a assisté les élus pendant 23 ans, la marseillaise Catherine Vales a créé un organisme de formation et d’accompagnement dédiée à la formation des aux élus et acteurs locaux. Un type de structure qui nécessite un agrément du ministère de l’Intérieur. Elle lance dans la foulée, DémocratiSens, une plate-forme offrant des outils de mise en place de la démocratie participative pour les collectivités. Les entreprises et les associations sont aussi concernées.


Catherine Vales développe une offre de formation à destination des élus ainsi qu'une plate-forme permettant la mise en oeuvre de la démocratie participative
Catherine Vales développe une offre de formation à destination des élus ainsi qu'une plate-forme permettant la mise en oeuvre de la démocratie participative
Pourquoi avoir créé une structure dédiée à la formation des élus ? 
Pendant près de 23 ans au sein du cabinet de Jean-Claude Gaudin, j’ai accompagné les élus dans leur délégation, leur formation et leur information, que ce soit dans la prise de parole, la préparation des conférences de presse, l’écriture des discours comme dans le lien avec les élus des autres collectivités. Les enjeux de la démocratie sont, tous les jours, plus complexes. Être élu de la République requiert de l’engagement, de la vigilance, de l’altruisme et de l’habileté. La diversité et la complexité des sujets à traiter impliquent une nécessaire montée en compétences et en qualités diplomatiques. La bonne volonté ne suffit pas. 

Il s’agit d’être au plus près du terrain ? 
Quelle que soit sa délégation ou sa fonction, le décideur doit maîtriser parfaitement le cadre institutionnel et réglementaire. Rester connecté aux réalités du terrain, trouver des solutions innovantes pour répondre aux demandes des administrés, tout en tenant compte de la raréfaction des ressources financières. L’expertise acquise au cours de mes fonctions m’a conduit à créer Konsiliom qui repose sur plusieurs piliers. 

Justement, quel panel de formation proposez-vous ? 
Le premier volet repose sur les fondamentaux, les droits et devoirs des élus, des notions concernant les marchés et les finances publics afin de permettre à chacun de mettre en place une stratégie de travail cohérente. La deuxième thématique balaie différents secteurs, telles que la mobilité, l’urbanisme, la culture, l’innovation et l’éducation, le développement durable, la smart city ainsi que la laïcité, mais aussi la culture avec l’art contemporain et les tiers-lieux… Le dernier pilier consiste à bien gérer sa communication et son développement personnel. Apprendre à communiquer avec les médias, la gestion des réseaux sociaux, l’art du podcast, l’intelligence émotionnelle et le leadership. Chaque module est assuré par un spécialiste reconnu au niveau national, 30 experts sont identifiés à ce jour et ce nombre ne cesse de grandir. L’un de nos objectifs consiste également à travailler avec les élus en « mode projet », sur le terrain au plus près des associations, des entreprises, au cœur de ce qui fait le quotidien des élus. 

Vous visez un rayonnement national ?
Oui c’est un parti pris. Nous travaillons avec l’ensemble des collectivités, mairies, conseils généraux, conseils régionaux. Il faut savoir que depuis 2019, une loi oblige les élus à se former au cours de leur première année de mandat. Il n’est pas interdit de continuer ensuite. En prime, nous avons mis en place des séminaires thématiques et des ateliers de cohésion des talents afin de permettre à chacun de s’y retrouver en misant sur l’intelligence collective. Ce peut-être travailler en brigade avec le chef Lionel Levy, découvrir les senteurs et créer le parfum qui représente sa collectivité du côté de Grasse, améliorer son leadership grâce à un atelier de théâtre et avec l’ambition de rappeler les valeurs fondamentales de cohésion sur lesquelles chacun a été élu. C’est un esprit team building mais nous n’avons pas cherché la facilité. En prime, il est possible de bénéficier d’un coaching personnalisé. 

En parallèle, vous développez une plate-forme pour faciliter la mise en œuvre de la démocratie participative ? 
Ce type de démocratie est déjà usité depuis longtemps dans les pays d’Europe du Nord comme en Suisse, les citoyens ont besoin d’être entendus, de donner leur avis sur des sujets qui concernent leur quotidien. Mais pourtant si 88 % de la population estiment ressentir un manque de confiance dans les exécutifs notamment liés à l’éloignement du pouvoir en place, 51 % s'affirment intéressés et souhaiteraient être impliqués. Dans l’absolu, qu’un rond-point accueille une fontaine ou une œuvre d’art, cela ne change pas grand-chose pour une collectivité qui doit dans les deux cas passer un marché public. Pour l’habitant, en revanche, le fait d’avoir son mot à dire est déterminant dans son regard sur la vie politique et son appropriation du projet.

Concrètement, comment ça marche ? 
En achetant la licence de DémocratiSens, chaque collectivité, entreprise ou association s’approprie la solution et décide des thématiques sur lesquelles elle souhaite faire intervenir les citoyens, adhérents ou clients. Nous proposons un module d’accompagnement à la technicité, le reste relève d’une décision politique. Celle-ci peut s’exercer à travers plusieurs formes de questions. Ensuite le choix de l’utilisateur est validé par mail. Nous avons fait le choix d’un outil ergonomique et facile d’utilisation développé à Marseille. Un temps freiné par la crise sanitaire, DemocratiSens est en phase de commercialisation. Il s’agit d’une vraie opportunité, de répondre à la demande des citoyens, de redonner confiance et de créer du lien social. 
 




Fabienne Berthet




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