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Le nombre de dossiers de surendettement en baisse de 7% dans les Bouches-du-Rhône en 2022


Rédigé le Mardi 7 Février 2023 par Frédéric Dubessy



Principal constat après la réunion plénière annuelle de la Commission de surendettement de la Banque de France, mardi 7 février 2023 à Marseille, le nombre de dossiers de surendettement déposés dans les Bouches-du-Rhône (3 700 dossiers) a été en recul de 6,9 % en 2022 par rapport à 2021. Cette constatation intervient après un - 21,6% de 2019 à 2021. De plus, le département a sur-performé en la matière l'an dernier par rapport à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (-5,7%) et la moyenne de la France métropolitaine (-6,5%).

Malgré la forte inflation qui impacte sérieusement les personnes les plus modestes, cette bonne orientation est soulignée par Yvan Cordier. Le Secrétaire général de la Préfecture des Bouches-du-Rhône l'attribue "à l'amélioration de la situation de l'emploi, plusieurs réformes visant à prévenir le surendettement et les effets de la lutte contre la pauvreté." Jean-Christophe Ehrhardt, directeur régional Provence-Alpes-Côte d'Azur de la Banque de France, y ajoute "l'amélioration de l'efficacité de la procédure de traitement des dossiers."

Depuis 2014, année record en la matière avec 7 500 dossiers déposés (5 000 en 2019), la tendance à la baisse se poursuit donc. Environ 60% des personnes ayant eu recours à la Commission l'ont fait pour la première fois. L'endettement global des ménages surendettés dans les Bouches-du-Rhône se situait à 137 M€ en 2022, soit une chute de 13% par rapport à 2021.

62 % des personnes surendettées sont âgées de vingt-cinq à cinquante-quatre ans.

18 543 € d'endettement médian par ménage en 2022

De g. à d., Jean-Christophe Ehrhardt (Directeur régional de la Banque de France), Yvan Cordier (Secrétaire général de la Préfecture des Bouches-du-Rhône) et Patricia Roche-Ramondy (Responsable du service du surendettement à la Banque de France) présentent l'état du surendettement en 2022 dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (photo : F.Dubessy)
De g. à d., Jean-Christophe Ehrhardt (Directeur régional de la Banque de France), Yvan Cordier (Secrétaire général de la Préfecture des Bouches-du-Rhône) et Patricia Roche-Ramondy (Responsable du service du surendettement à la Banque de France) présentent l'état du surendettement en 2022 dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (photo : F.Dubessy)
A noter que l'on peut être très pauvre et pas surendetté, comme vivant au-dessus du seuil de pauvreté et l'être. "En moyenne, ces personnes cumulent six dettes", indique Patricia Roche-Ramondy. La Responsable du service de surendettement de la Banque de France modère, quelque peu, l'enthousiasme en notant que "la baisse s'est poursuivie au premier semestre, alors que le second a connu une relative stabilisation à +0,5% par rapport aux six derniers mois de 2021." A noter que 5% des dossiers présentés sont déclarés irrecevables, principalement par absence de surendettement ou de bonne foi.

Autre bémol, l'endettement médian, hors immobilier. Se montant à 18 543 € par ménage, il se trouve en baisse de 13,4% par rapport à 2021, mais demeure au-dessus des chiffres constatés en  Provence-Alpes-Côte d'Azur (18 428 €) et en France métropolitaine (16 436 €). Les dettes à la consommation représentent 42% du total de l'endettement, les dettes immobilières 24,5%, celles de charges courantes 16% et les autres dettes, 17,5%.

Patricia Roche-Ramondy relève que "les personnes surendettées sont plus souvent des adultes isolés ou des femmes, surtout quand elles sont cheffes de famille monoparentale, alors que 22 % des personnes surendettées (débiteurs ou codébiteurs) sont au chômage et que les employés, les ouvriers et les personnes sans activité professionnelle sont surreprésentés par rapport à leur part dans la population française." Autres éléments de typologie : près des deux tiers des ménages surendettés avaient un niveau de vie inférieur au SMIC net mensuel en 2022, contre 18 % des ménages dans notre département. De plus, la moitié des ménages surendettés ne disposent d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leur dette.




Frédéric Dubessy




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