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L’économie régionale se remet d’un « choc brutal et sans précédent »


Rédigé le Mardi 29 Septembre 2020 par Nathalie Bureau du Colombier


Avec le déconfinement, l’économie régionale retrouve progressivement des couleurs depuis le mois de mai avec une reprise de l’activité aussi bien dans l’industrie, les services marchands et le bâtiment. La Banque de France en Provence-Alpes Côte d’Azur a dévoilé le 29 septembre les perspectives de retour à la normale après le choc « brutal et sans précédent » de la pandémie. En attendant le retour progressif prévu entre fin 2020 et 2021, les entreprises ont très fortement réduit leurs investissements.


Jeannine Roghe, directrice régionale de la Banque de France et son adjoint aux affaires régionales Bernard Benitez.  ©N.B.C
Jeannine Roghe, directrice régionale de la Banque de France et son adjoint aux affaires régionales Bernard Benitez. ©N.B.C
51% des chefs d’entreprises, sondés fin août 2020, par la Banque de France en Provence-Alpes Côte d’Azur pensent retrouver le niveau d’activité d’avant la crise d’ici fin 2020. C’est principalement dans la filière du BTP que les chefs d’entreprise sont les plus confiants. 

Sans surprise, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration estiment qu’ils ne retrouveront pas un niveau normal d’activité avant juin 2021. Et 23% ne se prononcent pas. Revenant sur les mois écoulés, Jeannine Roghe, directrice régionale de la Banque de France, a commenté ce 29 septembre : « La crise sanitaire et le confinement ont provoqué un choc économique de grande ampleur avec un fort impact en Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dont 50% de l’activité est tournée vers les services ». 
 
Son adjoint, Bernard Benitez, prend l’image de l’ascenseur pour décrire un phénomène économique unique dans l’histoire moderne. « Une chute dans le vide de 32 étages d’un coup et une remontée de 27 étages aussitôt », explique-t-il. Un étage étant un point du pourcentage du PIB. « Une chute de 32% du PIB au 1er trimestre 2020, ce n’était jamais arrivé auparavant.  La crise a été très forte, très violente puis le PIB est remonté d’un coup. Depuis trois, quatre mois nous assistons à une forte reprise », commente-t-il, tout en rappelant l’arsenal de mesures déployées par la puissance publique (PGE, chômage partiel et reports de cotisations sociales) qui ont parfaitement joué leur rôle d’amortisseur. Dans ce climat d’incertitude, les entreprises ont fortement réduit leurs dépenses d’investissement dans l’ensemble des secteurs (-19% dans l’industrie, -22% dans les services et -28% dans le bâtiment).

​Reprise hétérogène

Une reprise hétérogène selon les filières. A fin août, l’industrie régionale, affichait un taux d’utilisation de 83% des capacités de production, en deçà du niveau national (89%). En berne, les secteurs de la métallurgie et la fabrication de matériels de transports avec une baisse du carnet de commandes des hélicoptères civils.
Dans les services marchands, la perte d’activité s’atténue aussi bien au niveau national qu’en région. Cependant l’écart de plus en plus manifeste dans l’hôtellerie et la restauration pourrait se creuser au regard des nouvelles fermetures administratives décidées depuis le 26 septembre à l’encontre des établissements aixois et marseillais. Le secteur des services enregistre une baisse de chiffre d’affaires de 9% en septembre. 

​Explosion des demandes de médiation

Dans le BTP, après une baisse d’activité de 11% en septembre, les acteurs de la filière prédisent un fort rebond en 2021. Durant cette période, la Banque de France a vu exploser la médiation du crédit. « Nous sommes passés de 145 dossiers en région en 2019 à 1 400 dossiers en 2020. Il nous reste quelques gros dossiers mais globalement nous parvenons à trouver un accord avec les banques », complète Jeannine Roghe.

La région PACA a consommé 11% des PGE délivrés pour 9,2 mds €. En région, 915 000 salariés ont bénéficié de la mise au chômage partiel durant la période entre mars et septembre 2020. Selon la Banque de France, la poursuite du rattrapage sera plus progressive et sera conditionnée au retour de la confiance des ménages, à la solvabilité des entreprises et à la soutenabilité de la dette publique. 




Nathalie Bureau du Colombier




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