Denis Philippe est très remonté contre l’État et le manque d'unité chez les acteurs de l'ESS (photo : F.Dubessy)
Denis Philippe est un homme très en colère. Le président de la Chambre régionale Provence-Alpes-Côte d'Azur de l'Économie sociale et solidaire (CRESS) entend le faire savoir urbi et orbi. Urbi d'abord avec un confraternel, mais ferme, reproche à ses proches : " Je déplore l'incapacité des acteurs à faire ensemble, à s'organiser et à porter une parole conjointe pour défendre nos valeurs. " La Chambre, dont il occupe depuis sept ans le siège le plus élevé, milite pourtant depuis plusieurs années pour un changement de paradigme, faire reconnaitre qu'il existe un mode d'entreprendre différent, et renforcer les liens entre ses différentes structures. Une mutation encouragée, encore récemment, par l'ancienne secrétaire d'État, chargée de l'ESS, Olivia Grégoire.
La CRESS Sud donne même le "la" en la matière, souvent suivie par celles d'autres régions. C'est en Provence-Alpes-Côte d'Azur notamment qu'a été inaugurée officiellement, en septembre 2021, la première pierre de la maison de l'ESS, réunissant, pour la première fois, non seulement les fédérations et les têtes de réseau, mais aussi les syndicats patronaux de l'ESS (UDES), le mouvement associatif et les cinq banques corporatives. " Nous sommes la seule CRESS à disposer de ce modèle économique, qui marche. Nous avons une longueur d'avance ", souligne Denis Philippe. Cette région a aussi inventé, notamment, l'Observatoire de l'ESS. C'est donc peu de dire que la région est pionnière en la matière. Pourtant, " aujourd'hui, chaque acteur de l'ESS va voir le ministère avec sa petite sollicitation, chacun va faire son petit marché ", se lamente le président.
La CRESS Sud donne même le "la" en la matière, souvent suivie par celles d'autres régions. C'est en Provence-Alpes-Côte d'Azur notamment qu'a été inaugurée officiellement, en septembre 2021, la première pierre de la maison de l'ESS, réunissant, pour la première fois, non seulement les fédérations et les têtes de réseau, mais aussi les syndicats patronaux de l'ESS (UDES), le mouvement associatif et les cinq banques corporatives. " Nous sommes la seule CRESS à disposer de ce modèle économique, qui marche. Nous avons une longueur d'avance ", souligne Denis Philippe. Cette région a aussi inventé, notamment, l'Observatoire de l'ESS. C'est donc peu de dire que la région est pionnière en la matière. Pourtant, " aujourd'hui, chaque acteur de l'ESS va voir le ministère avec sa petite sollicitation, chacun va faire son petit marché ", se lamente le président.
" Nous sommes ignorés par l'État "
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Orbi ensuite avec une violente diatribe contre, l'État. A commencer par un grand étonnement de voir la nouvelle secrétaire d'État à l'ESS, Marlène Schiappa, rattachée à la Première ministre, et pas à Bercy comme avant et souhaité. " En plus de l'ESS, on lui a ajouté la vie associative. Pourquoi séparer les associations des autres acteurs de l'ESS ? Ce traitement différencié des associations me dérange ", poursuit Denis Philippe qui aurait d'ailleurs voulu " un ministre plutôt qu'une secrétaire d'État ".
" Nous avons réussi à obtenir de la Région d'être un acteur reconnu, plein et entier de l'économie. Comme le demande la loi Hamon de 2014. Mais l'État impose aux régions, ce qu'il ne s'applique pas ! ", lance le président de la Chambre régionale de l'ESS. " Il voudrait que nous soyons au même niveau que les chambres consulaires, sans nous en donner les moyens ", poursuit-il avant d'asséner, " Nous sommes ignorés par l'État. Le Préfet de région ne nous invite pas aux grandes manifestations des acteurs économiques. Peut-on imaginer un ministre du commerce venir dans une région sans que la CCI et la CRCI ne soient invitées ? Nous sommes le seul organe représentatif de l'ESS et pourtant nous ne sommes pas conviés ".
Il se plaint également des agréments d'utilité sociale accordés aux entreprises sans que la CRESS soit prévenue en amont, et encore moins consultée. "Au moins pour donner un avis ! ", plaide Denis Philippe. " Quand on parle d'économie dans cette région, on ignore superbement un salarié sur dix et 17 000 entreprises ", avertit-il.
Le président de la CRESS Provence-Alpes-Côte d'Azur met aujourd'hui quatre propositions sur la table de l'État : Faire avancer le statut de l'ESS en améliorant la loi Hamon, organiser le financement des CRESS (" Nous sommes une chambre régionale et touchons cinquante fois moins d'argent que le CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence ", indique-t-il), se voir confier une mission pilote sur la région et, enfin, disposer d'un interlocuteur de l'État sur place. Denis Philippe aura l'occasion d'exposer bientôt tout cela puisqu'il doit rencontrer, la semaine prochaine à Paris, la nouvelle secrétaire d'État de l'ESS. Il aura même le droit à une session de rattrapage, si son message n'avait pas porté. Cette fois à domicile, lors du Salon ESS Sud de l'économie d'avenir (3 novembre 2022 au Palais du Pharo à Marseille), organisé par la CRESS et auxquels sont conviés, non seulement la secrétaire d'État, mais aussi la Première ministre. Cet évènement se déroulera au cours du Mois de l'Économie sociale et solidaire. Une action, soit dit en passant, initiée par la CRESS Sud et repris désormais nationalement.
" Nous avons réussi à obtenir de la Région d'être un acteur reconnu, plein et entier de l'économie. Comme le demande la loi Hamon de 2014. Mais l'État impose aux régions, ce qu'il ne s'applique pas ! ", lance le président de la Chambre régionale de l'ESS. " Il voudrait que nous soyons au même niveau que les chambres consulaires, sans nous en donner les moyens ", poursuit-il avant d'asséner, " Nous sommes ignorés par l'État. Le Préfet de région ne nous invite pas aux grandes manifestations des acteurs économiques. Peut-on imaginer un ministre du commerce venir dans une région sans que la CCI et la CRCI ne soient invitées ? Nous sommes le seul organe représentatif de l'ESS et pourtant nous ne sommes pas conviés ".
Il se plaint également des agréments d'utilité sociale accordés aux entreprises sans que la CRESS soit prévenue en amont, et encore moins consultée. "Au moins pour donner un avis ! ", plaide Denis Philippe. " Quand on parle d'économie dans cette région, on ignore superbement un salarié sur dix et 17 000 entreprises ", avertit-il.
Le président de la CRESS Provence-Alpes-Côte d'Azur met aujourd'hui quatre propositions sur la table de l'État : Faire avancer le statut de l'ESS en améliorant la loi Hamon, organiser le financement des CRESS (" Nous sommes une chambre régionale et touchons cinquante fois moins d'argent que le CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence ", indique-t-il), se voir confier une mission pilote sur la région et, enfin, disposer d'un interlocuteur de l'État sur place. Denis Philippe aura l'occasion d'exposer bientôt tout cela puisqu'il doit rencontrer, la semaine prochaine à Paris, la nouvelle secrétaire d'État de l'ESS. Il aura même le droit à une session de rattrapage, si son message n'avait pas porté. Cette fois à domicile, lors du Salon ESS Sud de l'économie d'avenir (3 novembre 2022 au Palais du Pharo à Marseille), organisé par la CRESS et auxquels sont conviés, non seulement la secrétaire d'État, mais aussi la Première ministre. Cet évènement se déroulera au cours du Mois de l'Économie sociale et solidaire. Une action, soit dit en passant, initiée par la CRESS Sud et repris désormais nationalement.